Le tatchali
Le tatchali et les jeux de balle sont les deux sports les plus populaires de tout Catchaluk. Pratiqué par tous les peuples il a une place importante tant comme amusement que comme moyen de prévenir des conflits etc…. On en trouve des terrains dans toutes les villes et même les villages d’une certaine taille. Si l’on trouve un certain nombre de jeux de balles différents, le tatchali, est incontestablement le plus estimé. Bien qu’il existe un certain nombre de règles communes, comme la forme générale du terrain et le nombre de points marqués; il existe de nombreuses variables comme la taille du terrain et des équipes, la hauteur des anneaux où il faut passer la balle, la taille des équipes, le nombre de points à marquer etc…
Terrain et matériel des jeux de balles
Le tatchali se joue sur un terrain caractéristique des jeux de balle en forme de double T. Sur ce terrain, deux équipes s’affrontent et ont pour but est de faire passer une balle entre deux anneaux de pierre se situant de part et d’autres du milieu du terrain. Si le centre du terrain est limité par deux murs se terminant par une pente douce, les extrémités du terrain ne sont pas toujours clairement limitées. En effet parfois elles sont complètement ouvertes, parfois elles sont limitées par des murs surplombés de gradins et parfois elles donnent directement accès à des temples. En réalité ceci démontre notamment le fait que bien que la plupart des terrains n’ont en commun que leur forme en double T. En effet leur taille, la largeur du couloir, l’inclinaison des pentes et même la hauteur des anneaux est particulièrement variable. Cette différence vient notamment du fait que si le tatchali possède des règles communes, il existe des nombreuses variations locales notamment concernant le nombre de participants. De même la largeur des anneaux est variable et si l’on en trouve un petit dont la largeur dépasse de quelques centimètres la taille de la balle et un autre plus large représentant le soleil, la taille de ses derniers dépend souvent du type de balle utilisée localement.
Quoiqu’il en soit on considère que le terrain est divisé en trois zones, un couloir central (le centre du T) possédant deux pentes du côté des murs et qui est le centre des affrontements, et deux camps de part et d’autre de ce couloir chacun marqué en son centre d’une petite passerelle souvent en pierres représentant pour un camp un jaguar et pour l’autre un aigle. A noter que ces pierres sont parfois repeintes avant les matchs pour représenter les tehcualts locaux des villages des joueurs participants ou plus rarement des insignes plus personnelles. Les murs limitant le terrain sont souvent surmontés de gradins permettant aux spectateurs d’assister aux matchs. Généralement bien que dans les faits ce ne soit pas toujours le cas, le terrain est orienté nord est/ouest de manière à ce que l’anneau du soleil fasse face au sud et celui de la lune face au nord.
Point essentiel, du jeu, la balle utilisée est pleine et composée de caoutchouc. Mesurant généralement dans les 30cm de diamètre elle est particulièrement lourde et susceptible de provoquer des blessures. Pour pallier à cela les joueurs portent des protections dont une épaisse ceinture faite de bois, de cuir et de tissu, ainsi que des protections aux genoux, coudes, mais aussi parfois à la tête et aux avants bras. Ces protections sont souvent décorées de plumes et très colorées. Il existe aussi des protections en pierres mais ces dernières ne sont pas utilisées en jeu et servent uniquement d’apparat aux personnes de hautes lignées.
Règles du jeu
Le but de la partie est pour une équipe de marquer un maximum de points en faisant passer la balle soit dans le soleil (2 points) soit dans la lune (3 points). Les joueurs ne peuvent cependant pas marquer n’importe comment puisque la partie doit « faire défiler les jours » autrement dit les joueurs, quelle que soit leur équipe, doivent marquer alternativement dans le soleil puis la lune… de plus pour marquer un point la balle doit passer dans l’anneau en direction de son camp. La partie dure un nombre de jours déterminé et le vainqueur est celui qui a le plus de points. En cas d’égalité on joue un jour de plus jusqu’à ce que les équipes soient départagées. Lorsqu’une équipe marque un point les équipes retournent dans leur camp et l’équipe n’ayant pas marqué à la balle commencera la nouvelle manche.
Il existe un certain nombre de choses autorisées ou interdites et cela dépendant parfois de l’endroit où se trouve la balle.
De manière générale :
-la balle ne peut être frappée qu’avec les hanches, les genoux, les coudes et parfois, selon les variantes locales, la tête et les avants bras. Les pieds et les mains sont toujours interdits.
-il est toujours interdit de porter la balle (sauf pour le tir lançant la partie).
-il est toujours possible de pousser un joueur pour le faire tomber sauf s’il est dans son camp. Il est en revanche interdit de frapper un joueur dans le but de lui faire mal ou de le blesser. Il est de plus interdit de pousser un joueur au moment où ce dernier frappe la balle.
-les murs peuvent être utilisés pour faire des passes, tirs etc…
Sur le couloir central :
-la balle peut rouler sur le sol
-il n’est possible de tirer dans les anneaux que depuis la pente du côté de cet anneau.
Sur le terrain d’une équipe :
-si la balle touche le sol, l’équipe perd 1 point
-il est impossible de tirer dans les anneaux depuis son camp
L'importance du tatchali
Au-delà d’un jeu et d’un spectacle le tatchali a une certaine importance tant en matière politique que religieuse ce qui le distingue des autres jeux de balles.
En matière politique le tatchali est souvent utilisé comme un moyen de régler des tensions naissantes entre deux villages, familles etc… Les parties opposées sont invitées à opposer plusieurs de leurs membres dans un match de manière à les faire se dépenser et éviter un accroissement de l’animosité. Après le match a normalement lieu un grand festin que les deux camps auront préparé. Les assiettes des « chefs » de chaque camp seront d’ailleurs souvent échangées durant le repas en signe de confiance, d’apaisement et d’amitié nouvelle. Il arrive que dans le cas de certains litiges de moindre importance un noble, un conseil, un chef de clan ou un administrateur ordonne un tel match pour maintenir ses vassaux ou sa communauté unie. Autre utilisation politique, un match de tatchali peut aussi être utilisé entre deux seigneurs pour montrer qui a les meilleurs hommes. Les meilleurs guerriers sont alors sélectionnés pour participer à un match qui sera le plus souvent particulièrement violent. Les matchs suivis de banquets sont aussi organisés lors de célébrations d’alliances entres anciens rivaux ou villages, de mariages etc… Certains nobles, marchands riches ou prêtres de haut rang vont jusqu’à se faire mécènes d’une équipe professionnelle de tatchali dans le but de montrer leur richesse et leur grandeur.
Le tatchali peut aussi avoir une importance religieuse. D’une part il est inextricablement lié au Patchama Coctolo. Bien que ce dieu ne soit jamais vu comme à l’origine de cette pratique sportive, la symbolique du tatchali est liée à ce dieu puisqu’il est le dieu du jour et de la nuit et donc du passage du temps. Tout d’abord l’orientation du terrain est/ouest joue un rôle important puisqu’elle suit la course du soleil. De plus les anneaux sont respectivement au sud pour le soleil (emplacement auquel il est symboliquement rattaché) et au nord pour la lune (emplacement symbolique). Le but du jeu est de faire passer les jours en marquant alternativement dans le soleil puis la lune sans prendre en compte l’équipe ayant marqué précédemment et de plus la balle ne doit pas rester au sol, ou rouler puisque les astres se meuvent dans le ciel. Ainsi bien que le tatchali n’ait pas d’origine divine il honore par sa pratique le Patchama Coctolo et il est de coutume d’adresser une offrande au dieu à la fin de la partie. De plus durant le 14ème jour de son cycle (mois lunaire) est souvent l’occasion de grands matchs entre équipes professionnelles dont les vaincus sont le plus souvent soit contraints d’effectuer des sacrifices de sang, soit sont sacrifiés sur l’autel du Patchama.
Les autres jeux de balle
Si le tatchali est incontestablement le jeu de balle le plus connu et le plus réputé surtout parmi les cités zacoalt et au sein de l’empire atlec, il existe en réalité un grand nombre de jeux différents et de variantes à ce jeu. N'ayant pas la même valeur symbolique, la plupart gardent cependant un grand nombre de points communs, le terrain tout d’abord est presque toujours une constante de même que l’utilisation d’une balle pleine en caoutchouc et les protections. Les règles relatives à l’interdiction de l’utilisation des mains et des pieds semblent elles aussi être une constante.
Jeux de passe
Cet ensemble de jeu semble être le plus simple et est souvent un outil permettant d’apprendre à jouer. Se jouant le plus souvent sur un terrain de balle ou parfois sur un simple terrain plat, la particularité est que le terrain est divisé en deux par une ligne centrale. Durant ce jeu, les membres des deux équipes s’échangent la balle et une équipe gagne une manche si la balle arrive au bout du terrain adverse ou du moins derrière les joueurs. Il existe de nombreuses variantes de ce jeu concernant les libertés des équipes. Dans une version commune chez les oxotllis, les membres des deux équipes jouent à tour de rôle effectuant chacun leur tour une passe à l’équipe adverse alors que dans une variante plus commune chez les zacoalts et cutchakan, l’entièreté des joueurs jouent en même temps ce qui permet des passes au sein d’une équipe avant de la renvoyer dans le camp adverse.
Jeux de marques
Très similaire au tatchali, l’objectif du jeu est ici de toucher avec la balle des marques situées sur les murs, au fond du camp adverse ou bien la pierre au sein du camp adverse. Il existe de nombreuses variantes du jeu et généralement plus une marque y est petite et plus elle rapporte de points. Autre grande différence, le fait de toucher une marque ne relance généralement pas une nouvelle manche où les équipes doivent revenir à leur emplacement de départ, cette situation étant réservée au moment où la balle touche le sol dans l’un des camps ou arrive au fond du terrain. Dans ce genre de jeu très populaire chez les zacoalts de l’ouest il est généralement interdit de toucher deux fois de suite une marque se situant du même côté du terrain.
Jeux de crosse cutchakan
Ce jeu de balle est un loisir cutchakan probablement très ancien. Il se joue généralement entre tribus différentes chacune amenant autant de participant que possible ce qui peut amener à des équipes de plus de 20 à 50 personnes (hommes et femmes). N’ayant pas de terrain dédié, il se joue là où il y a de place et où les herbes ne sont pas trop hautes. Sur le terrain se trouve deux grosses pierres ou poteaux séparés de 20 à 30 mètres. L’objectif de chaque équipe est de marqué des points en touchant le poteau adverse. Très dur ce jeu se joue sans protection et il n’est possible de toucher la balle qu’avec une crosse ou un bâton dédié. Si les coups sont interdits, il est en revanche possible de bousculer violement l’adversaire (notamment avec les épaules) où de lui tirer les cheveux pour le déséquilibrer. De par sa nature très violente, il n’est pas rare que des personnes se blessent durant les parties.
Jeux de crosse
Peut-être les versions les plus atypiques, ces jeux comme leur nom l’indique se jouent avec des crosses qui sont les seuls moyens de toucher la balle, généralement les terrains utilisés pour ce genre de jeu possèdent des terrains avec des pentes latérales plutôt douces ainsi que des anneaux relativement bas. Bien que les objectifs puissent varier, on retrouve généralement l’idée que la balle doive soit traverser les anneaux, soit atteindre certaines marques situées au fond du terrain adverse. Contrairement aux autres styles de jeu, les contacts entre joueurs y sont parfois interdits et la balle peut rouler au sol sans soucis.
Jeux de feux
Principalement pratiqués par les atlecs et plus comme simple jeu d’apparat qu’autre chose ce jeu se joue sans équipe. Les joueurs situés en cercle doivent s’y passer une balle plus légère qu’à la normale et enflammée. Lorsqu’un joueur rate la balle il est éliminé le dernier joueur restant étant le vainqueur. Contrairement aux autres jeux de balle l’utilisation des mains est autorisée mais il reste impossible de porter la balle.