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Le tatchali

Il existe de nombreux jeux de balle pratiqués par les peuples de Catchaluk. SI certains sont de simples loisirs, d’autres ont un rôle bien plus important étant pratiqués lors de certaines cérémonies ou afin d’éviter certains conflits. Parmi tous ces jeux, le tatchali est le plus commun parmi les peuples dits civilisés. Son origine est incertaine bien que l’on en trouve les plus anciennes traces en territoire huitze et yapannec. Considéré comme l’ancêtre de la plupart des jeux de balle, il est considéré comme le sport le plus noble par les peuples dits civilisés, se jouant le plus souvent sur des terrains dédiés et, lors de grands évènements par des équipes professionnelles. Cependant, bien qu’il garde toujours le nom de tatchali, il faut garder à l’esprit que ce jeu connait d’importantes variations que ce soit dans ses règles, la taille des équipes y jouant, la nature du terrain… Une constante reste que la balle ne peut être frappée qu’avec les hanches et parfois les coudes et genoux.

Le terrain

Si, lorsqu’il est pratiqué par le peuple, le tatchali peut se faire dans n’importe quel lieu adapté, ce dernier se pratique normalement dans un lieu dédié. Il existe une très grande variation dans ce type de lieux mais il s’agit généralement d’une grande cour en forme de H, dont le couloir central est encadré de deux murs, souvent précédé d’une pente. Chacun de ces murs est censé disposer d’un anneau de pierre plus ou moins haut et plus ou moins large. L’un des anneaux est normalement plus grand que l’autre représentant le soleil, l’autre étant la lune. Le jeu se déroule principalement dans ce couloir central les extrémités faisant office de « camp » pour chaque joueur.

 

Au-delà de cette base commune, on trouve en réalité une très grande variation dans les terrains. Certains sont très grands et larges permettant à des équipes de plus d’une vingtaine de joueurs de participer, d’autres sont plus étroites, adaptée à des équipes de deux ou trois. Parfois le couloir central ne dispose pas de pentes ou à l’inverse ils disposent d’une pente très douce. Parfois des gradins sont aménagés sur les murs au centre du H et au fond. La taille et la hauteur des anneaux est aussi une variation importante et s’ils sont parfois très proches du sol, d’autres fois ils se situent à plus de 2,5m.

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Le matériel

Le principal matériel nécessaire pour jouer au tatchali est la balle. Elle est pleine, composée de caoutchouc et mesure en moyenne une trentaine de centimètres. Bien que rebondissant, elle est particulièrement lourde faisant entre 1,5 et 3kg la rendant particulièrement dangereuse. Il n’est ainsi pas rare qu’une mauvaise frappe avec cette balle puisse provoquer des blessures et dans de rares cas des morts si elle frappe violemment la tête.

 

Pour pallier aux dangers de la balle, les joueurs portent des protections dont la plus commune est une sorte d’épaisse ceinture faite de tissu, de cuir et parfois de bois. Il est aussi commun de trouver des protections de coudes et de genoux quand il est possible de frapper la balle avec ces parties du corps. A cela, les équipes professionnelles portent aussi de nombreux signes distinctifs comme des peintures corporelles, des bracelets et parfois des coiffes.

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Règles du jeu

Il existe de très nombreuses variations du tatchali aussi il est difficile d’établir un ensemble de règles universelles. On trouve cependant quelques grands points communs. Durant le jeu les équipes se renvoient la balle à tour de rôle, chacune depuis leur moitié du terrain et doivent marquer plus de points que l’équipe adverse dans un temps donné ou être les premiers à arriver à un certain score. Si la balle peut rebondir plusieurs fois dans la partie centrale, elle ne doit pas y rouler. Les murs latéraux peuvent être utilisés pour renvoyer la balle. Un arbitre, souvent un joueur expérimenté est désigné pour encadrer la partie.

 

Généralement une équipe marque un point quand la balle rebondit plusieurs fois dans le camp de l’adversaire ou y roule sur le sol. Un point est aussi marqué si un joueur est touché dans son camp sans qu’il n’arrive à la renvoyer ou passe derrière l’équipe adverse.

 

Il existe aussi un système de faute pouvant amener à un retrait de points ou, selon la tradition locale, à permettre à une équipe de réaliser jusque trois tirs au travers d’un anneau. Ces fautes ont généralement lieu quand un joueur frappe la balle avec une partie du corps non autorisé, la fait rouler sur le sol ou la fait sortir du terrain.

 

Le rôle des anneaux est plus variable. Avant tout, certains terrains n’en ont pas bien que cela tend à se raréfier. On trouve cependant deux grandes catégories. Quand les deux anneaux sont sensiblement plus grands que la balle, passer la balle à travers un anneau permet de marquer un certain nombre de points (3 à 5). Le grand anneau rapporte généralement plus de points que le petit et il n’est pas toujours possible de tirer depuis les pentes. C’est aussi vu comme le meilleur moyen d’en marquer. Pour les anneaux plus petits, il arrive qu’une équipe gagne automatiquement si elle réussit à faire passer la balle une fois par chaque anneau. Quand un système de faute permet de faire des tirs à travers les anneaux, les joueurs de l’équipe se placent plus ou moins librement de part et d’autre de cet anneau et peuvent effectuer quelques passes avant de tirer.

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L'importance du tatchali

Le tatchali occupe un rôle important chez les peuples qui le pratique. Si l’on en retrouve bien entendu des formes populaires et informelles, dans le cadre de compétitions organisées par le pouvoir, il accompagne souvent des fêtes et cérémonies religieuses et se parre d’un important cérémoniel avec la participation de prêtres, la fumigation de la balle etc… Le jeu lui-même, quand il fait appel à des anneaux possède une haute valeur symbolique représentant le passage du temps, la balle passant par la lune et le soleil. Il est à ce titre fortement lié au patchama Coctolo, divinité du soleil, de la lune, des étoiles mais aussi du passage du temps et de la chance. Les fêtes liées à cette divinité s’accompagnent toujours d’importants matchs de tatchali et même de compétitions. Il est aussi important lors des équinoxes et solstices. Il est à noter que durant certains matches lors d’occasions particulières il peut arriver que l’équipe perdante soit sacrifiée.

 

Au-delà de cette importance religieuse, le tatchali joue aussi un rôle politique. Il n’est pas rare, surtout chez les mapanitls et yapannecs qu’il soit un moyen de régler les conflits mineurs notamment entre villages. De plus, posséder une ou plusieurs équipes compétentes est aussi une source de prestige amenant les souverains et familles nobles à dépenser d’importantes sommes pour recruter les meilleurs joueurs. Ces joueurs sont d’ailleurs souvent issus du peuple mais peuvent aussi venir de la noblesse. Cette sélection se fait souvent en allant recruter des joueurs lors de petites compétitions locales puis en les faisant s’affronter. Les meilleurs d’entre eux pourront alors dédier leur vie au jeu et vivront dans une vie d’opulence.

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Les autres jeux de balle

Si le tatchali est le jeu de balle le plus connu et réputé des peuples dits civilisés, il en existe d’autres plus ou moins répandues.

 

Le jeu populaire

Cette forme est la plus simple et se retrouve chez tous les peuples pratiquant le tatchali. Il est une adaptation permettant de jouer sur un simple terrain rectiligne plat en terre sans murs ni anneaux. Les camps sont matérialisés par des lignes à chaque extrémité du terrain. Le but de chaque équipe est de marquer des points en faisant tomber la balle sur le terrain de l’adversaire. Ce jeu se joue généralement en équipe de deux ou quatre.

 

Jeux de position

Cette forme de jeu, probablement d’origine mapanitl est la principale forme de jeu de balle chez les tiguis. Elle se déroule sur un terrain rectiligne divisé en 6 à 8 sections. Dans cette forme de jeu de balle on ne peut la frapper qu’avec les hanches mais elle peut rouler au sol. Dans ce jeu, jusqu’à deux joueurs de chaque équipe peuvent garder une section de terrain. Si un joueur arrive à faire rouler ou tomber la balle dans la section de terrain se trouvant derrière la plus avancée contrôlée par son équipe, alors l’équipe adverse recule d’une section et l’équipe du joueur avance de 1. La partie se termine quand une équipe réussit à repousser l’équipe adverse hors du terrain. 

 

Jeu de crosse toxcec

Ce jeu, probablement d’origine très ancienne se joue comme son nom l’indique avec des crosses en bois bien que la balle puisse aussi y être frappée avec les coudes et genoux. Il se joue avec une balle de taille réduite et sur un terrain généralement plus large. Les joueurs n’ont pas le droit d’aller sur les pentes latérales du terrain et ces dernières ne disposent généralement pas d’anneau. L’objectif est d’y projeter la balle au fond du terrain adverse. Contrairement aux autres formes de jeu de balle ici les joueurs des deux équipes peuvent s’entremêler mais un joueur ne peut pas toucher la balle s’il est derrière l’équipe adverse. Un joueur ne peut pas non plus aller dans le camp adverse.

 

Le jeu atlec

Le jeu atlec est, comme son nom l’indique celui pratiqué par l’Empire Atlec surtout dans les territoires proches de l’ouest, ainsi que chez les aweches. Se jouant en équipe de 4 ou 6, les anneaux y sont particulièrement petits offrant un trou à peine plus grand que la balle. Ils sont de plus disposés en hauteur les rendant peu accessibles. Ce jeu possède deux particularités. La première est que lorsqu’un joueur commet une faute non seulement il fait perdre un point à son équipe, mais il donne aussi un point à l’équipe adverse. La seconde est que si un joueur réussit à faire passer la balle par un anneau, son équipe gagne la partie.

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