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La pêche

La pêche est une activité majeure pour la survie de la plupart des peuples de Catchaluk. Pratiquée tant en eau douce que dans les mers, elle est très souvent la principale source de protéines loin devant la chasse et l’élevage pour la grande majorité des peuples. Cela est tout particulièrement vrai pour les atlecs, akoutlals, aweches, huitzes, mapanitls, toxcecs et tiguis. A noter que certaines tribus oxotllies ainsi que les cutchakans et iktomis la tendance est plutôt inverse avec une plus grande importance de la viande sur le poisson. A noter que la pêche ne concerne pas que les poissons et de nombreuses espèces de crustacés, mammifères marins ou encore insectes aquatiques sont consommés. 

Généralités

Parfois pratiquée au sien dans les limites de la famille, parfois partagée par toute la communauté, il n’est pas rare que l’excédent de pêche soit revendu au sein des marchés dans les grandes puissances (Empire Atlec et vassaux, cités zacoaltes). Le poisson et plus particulièrement les poissons salés pêchés en mer ou dans les estuaires sont d’ailleurs une denrée d’échange particulièrement importante même dans les cités zacoaltes. La raison en est simple. Les régions côtières sont à la fois des zones de pêche privilégiées mais aussi les principaux lieux de production de sel. La conservation du poisson par salage apparait donc alors assez naturellement et la grande résistance de cet aliment dans le temps (plusieurs mois) favorise grandement son commerce y compris loin dans les terres. Parmi ces poissons séchés et salés les plus communs sont plusieurs variétés de thon, les thonines, des sardines et sardinelles, les vivaneaux, les carangues, certains silures vivant dans les estuaires, les mahi-mahi. La pêche en eau douce, elle, est généralement moins sujette au commerce pour la simple raison que l’absence de production de sel à l’échelle locale rend difficile et couteuse sa conservation. Il arrive cependant que certaines espèces soient fumées (truites, silures, bars, perches…) surtout chez les akoutlals et yapanecs. Cette pêche est parfois favorisée par certaines méthodes agricoles notamment l’agriculture sur talus qui permet de pratiquer la pisciculture et/ou la pêche dans les cours d’eau entre les talus.

A l’instar de la chasse la pêche est parfois encadrée. Cet encadrement reste généralement bien plus limité que celui de la chasse et laissé à l’appréciation des populations locales. Les pêcheurs sont cependant tout à fait conscients du rythme de vie de nombreux poissons n’utilisant certaines méthodes qu’à certaines époques ou se limitant à la pêche de certains individus. On retrouve cependant un réel encadrement de la pêche au sein de l’Empire Atlec ainsi que dans l’ayachaku aweche. Dans le premier cas c’est à une personne ayant une charge de paretche de vérifier que les pêcheurs et à plus forte raison ceux pratiquant à des fins commerciales respectent certaines règles comme la taille des mailles de filet, le respect de certaines périodes de pêche, l’interdiction de la pêche de certains poissons, l’usage de certaines méthodes etc… Dans le second cas se seront les corporations locales de pêcheurs qui détermineront leurs règles et les feront appliquer. 

Méthodes de pêche

La pêche est une pratique très ancienne et les peuples de Catchaluk ont développé de très nombreuses méthodes de pêche. Si certaines sont partagées par tous d’autres sont beaucoup plus rares voire limitées à une zone bien précise.

La pêche à la main

Probablement la plus ancienne des méthodes de pêche, elle consiste à attraper un poisson à mains nues. Bien plus technique qu’il n’y parait elle demande patience et réflexe. Elle n’est en réalité plus vraiment pratiquée dans la vie quotidienne. Elle est surtout un jeu pratiqué lors de certaines fêtes chez les tiguis, mapanitls et akoutlals où celui qui attrapera le plus gros poisson ou le plus de poisson sera le vainqueur. 

La pêche au harpon

Il s’agit d’une méthode de pêche universelle pratiquée autant en eau douce qu’en mer, les pieds dans l’eau que depuis un bateau. Les harpons sont généralement très similaires aux lances mais possèdent le plus souvent deux à trois pointes plus ou moins barbelées. Elle sert surtout à pêcher des poissons de plus de 30 cm et est la méthode privilégiée pour la pêche au requin, dauphin ou encore espadon. Souvent tenu en mains, il arrive que le harpon soit lancé lors de la pêche en mer mais attaché à une corde.

La pêche à l’arc/atlatl

Il s’agit probablement d’une évolution de la méthode précédente. Cette pêche se réalise souvent depuis un bateau. Si elle peut se faire par le biais de flèches et javelines classiques, on trouve aussi toute une variété de flèches spécialisées possédant des pointes similaires aux harpons. Cette méthode de pêche n’est utilisée qu’en eau douce pour des poissons de taille moyenne ou grande. La pêche à l’atlatl est relativement rare et se limite à quelques communautés huitzes et toxcecs. La pêche à l’arc est un peu plus courante et est la méthode majoritaire chez les oxotllis et tucoyas. Ces deux méthodes sont totalement absentes des cultures tiguies, mapanitles, aweches et atlèques. 

La pêche au filet (ou à l’épervier)

Les filets sont utilisés de longue date pour la pêche. De tailles et de formes très variables, leur maillage est différent selon les espèces voulues et le type de pêche. La pêche au filet, est une méthode de pêche très technique principalement utilisée le long des côtes, là où l’on a pied et dans les rivières calmes d’eau douce. Elle consiste à jeter un filet rond, tenu par une corde en son centre et lesté de poids en céramique ou en pierre sur son pourtour. Lors du lancer le filet se déploie et une fois dans l’eau il est tiré ce qui le referme sur les poissons. Cette méthode ne permet que d’attraper des poissons de taille réduite et n’est pas très sélective. Elle est pratiquée par les yapanecs, pochtans, atlecs et dans une moindre mesure par les akoutlals et aweches.

La pêche à l’épuisette

Cette méthode de pêche est peut-être la plus commune chez les yapanecs, huitzes, toxcecs et akoutlals. Sa méthode est assez simple, elle consiste à pêcher à l’aide d’une grande épuisette parfois en s’aidant d’un autre bâton pour guider les poissons. Elle se fait toujours à contre-courant. Cette méthode se fait surtout par bateau et est particulièrement efficace dans le contexte de la culture sur talus où les cours d’eau sont relativement étroits. Elle permet surtout d’attraper des poissons de taille réduite ainsi que des écrevisses et crevettes. Si elle est parfois pratiquée sur les côtes là où l’on a pied, elle est rarement pratiquée en mer. 

Le chalutage

Le chalutage est une importante méthode de pêche en mer. Il consiste dans le fait de trainer un grand filet en forme de poche à une profondeur plus ou moins grande sur une certaine distance avant de le remonter. La taille des mailles est très importante car contrairement à la plupart des autres méthodes de pêche on ne voit pas ce que l’on pêche avant de relever le filet. Elle nécessite de plus une bonne connaissance des poissons et de leur cycle et lieux de vie pour être rentable. Elle sert à pêcher une grande variété de poissons selon la taille des mailles du filet ainsi que la profondeur de ce dernier qui excèdera rarement les 15m. De plus la méthode nécessite un tri important des poissons une fois les filets remontés. Cette méthode est surtout utilisée par les tiguis dans le cadre de pêches visant à nourrir tout le waaketcha ainsi que les pêcheurs mapanitls, atlecs, pochtans et aweches dans le cadre d’une pêche commerciale. Pouvant s’avérer très rentable, le chalutage connait cependant une grande limite. En effet il nécessite la participation d’un certain nombre de personnes puisque la levée des filets s’avère une activité parfois très exténuante surtout si ces derniers sont chargés de gros poissons. De plus il est nécessaire de faire avancer le bateau en tirant le filet ce qui rend particulièrement intéressant l’usage de voiles. Il ne se pratique ainsi généralement que depuis de grands radeaux, bateaux en roseaux chez les atlecs et aweches ou catamarans chez les tiguis. A noter que pour les filets plus réduits et de surface il arrive aussi que, chez les tiguis ou mapanitls, le filet soit tiré non pas par un bateau de bonne taille mais deux pirogues. 

La pêche en groupe

Il s’agit d’une méthode assez simple et très courante chez les oxotllis, atlecs, pochtans et parfois tiguis et tucoyas. Elle ne se réalise généralement que quelques fois par an à des périodes très précises. L’ensemble des membres d’une communauté se déploient dans une rivière en tenant un grand filet et remontent le courant avant de refermer le filet tous ensemble sur une des berges. Cette méthode permet généralement de pêcher de grandes quantités de poissons qui seront partagées par tous souvent à l’occasion d’une fête. Chez les tiguis, la pratique est similaire mais se fait le long des côtes où les participants formeront un grand arc de cercle le plus loin possible de la berge et remonteront vers cette dernière. Cette méthode permet de pêcher des poissons de toute taille et se lie parfois à la pêche au harpon. Quelques personnes équipées de harpons sont alors devant le filet ou dans l’arc de cercle formé par ce dernier pour se charger des plus gros poissons. 

Les pièges à poissons

Les pièges à poissons sont une méthode de pêche plutôt courante dans certaines cultures oxotllies ainsi que chez les tiguis, mapanitls et, dans une moindre mesure chez les cutchakans dans les zones particulièrement prospères. Les pièges à poissons sont construits par l’empilement de pierres dans l’eau ayant la forme d’un ou deux entonnoirs successifs débouchant sur un grand bassin. Dans les rivières ils sont toujours construits dans le sens du courant et obstruent au moins partiellement cette dernière, sur les côtes ils sont perpendiculaires à cette dernière. De par leur forme, les poissons qui s’y enfoncent se retrouvent bloqués dans cette dernière. Ces pièges permettent ainsi de former des réserves de poissons plus ou moins grandes. Les poissons qui s’y trouvent seront ensuite pêchés, généralement à l’aide de harpons. 

Les nasses

Les nasses sont une autre méthode de pêche universelle même si elles sont plus rares chez les cutchakans. Réalisées en roseaux, osier ou autres plantes, elles ont la forme d’un grand cône dont le premier tiers comporte une section en entonnoir. Elles peuvent êtres plongées dans l’eau, dans le sens du courant ou trainées derrière des embarcations. Adaptées au poissons de taille réduite, ces nasses permettent de capturer une plus ou moins grande quantité de poisson en évitant les efforts. Elles sont aussi très utilisées pour la pêche aux écrevisses ou aux crabes. 

La pêche à la ligne

L’utilisation de lignes pour la pêche est au moins théoriquement connue par la plupart des peuples. Cependant son usage est quasi inexistant chez les oxotllis, cutchakans, iktomis et tucoyas et reste assez marginal chez les huitzes et toxcecs. Cette pêche repose sur un principe assez simple. Un appât est fixé à un hameçon (en os, ou pierre) fixé sur une ligne munie d’un poids (en pierre) et souvent d’un flotteur (en écorce ou bois). Cette pêche repose sur la patience, une grande force physique et une bonne connaissance de sa proie. Elle est particulièrement utilisée pour la pêche aux poissons de taille moyenne et grosses. A noter que dans la plupart des cas, la ligne est tirée à la main parfois par plusieurs personnes. L’utilisation d’une canne pour tenir la ligne est surtout présente chez les akoutlals et yapanecs et, dans une moindre mesure pour la pêche dans les rivières par les aweches. Le rejet de la canne par plusieurs peuples vient du fait qu’elle est surtout adaptée aux poissons de taille réduite mais qu’il est alors difficile de tirer le poisson hors de l’eau à plusieurs. Ces cannes ne possèdent pas de moulinet. 

La pêche au poison

La pêche au poison est une méthode propre aux oxotllis. Elle est pratiquée lors de certaines périodes et se montre particulièrement efficace. Dans un cours d’eau de taille réduite, un barrage temporaire est dressé en travers de la rivière à l’aide de branchages ou dans d’autres cas se sont les habitants d’un village qui viendront étendre un grand filet. En amont quelques habitants viendront verser dans l’eau le jus obtenu de certaines lianes qui s’avèrent particulièrement toxiques pour les poissons. Ceci viendra empoisonner ou paralyser les poissons qui se retrouveront à la surface et seront recueillis au niveau du barrage.

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