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Les voyages

Voyager sur Catchaluk n’est pas une mince affaire. Chose commune pour certains, inenvisageable pour d’autres les voyages et leurs conséquences n’en sont pas moins liés à la vie de nombreux peuples de Catchaluk. Hors du cas des peuples nomades, il est assez rare qu’une personnage voyage longtemps et loin. La plupart du temps il s’agira de petits déplacements dans le but d’aller vers un village proche pour assister à un marché ou vers une ville ou un temple pour assister à une cérémonie. Plus rarement des voyages un peu plus lointains peuvent avoir lieu pour se rendre auprès de sa famille… enfin les campagnes militaires sont en quelque sorte des possibilités de voyager. Ce ne sera cependant pas de ces voyages qu’il sera question mais bien de voyages longs, souvent lointains vers un objectif plus ou moins déterminé. 

Pourquoi voyager ?

Cette question est fondamentale pour comprendre la nature des voyages. En effet, même pour les plus riches et les plus nobles le voyage n’est pas un loisir (même s’il peut être agréable). Une personne très riche cherchera d’ailleurs plutôt à amener ce qui est étranger à lui plutôt que l’inverse. Ceci démontre sa prospérité et son pouvoir. Ceci étant dit on peut trouver cinq grands types de raisons amenant avec elles cinq types de voyages différents.  

Le commerce

Peut-être la raison la plus évidente au premier abord, le commerce est l’une des principales raisons de ces grands voyages. Menés par des marchands de métier ils concernent surtout certains peuples faisant partie de grandes puissances. Il s’agit donc d’expédition « privées », ou un marchand sera accompagné d’une suite. Durant cette dernière le marchand cherchera à acheter des biens, souvent loin de chez lui et à moindre prix, pour les revendre. Ces expéditions peuvent se diviser en deux catégories : les routinières et les prospectives. Les routinières sont les plus courantes, le marchand suivra un itinéraire qu’il connait bien et achètera des produits qu’il connait dans des régions connues. Il connaitra souvent bien ceux avec qui il négociera ce qui facilitera grandement son voyage. Bien entendu du fait des moyens de communication limités il n’est pas à l’abris de surprises le forçant à changer ses habitudes. Les expéditions commerciales prospectives sont, elles, bien plus risquées. Se basant sur des rumeurs, des témoignages plus ou moins fiables et la croyance en sa réussite, le marchand partira vers l’inconnu dans l’espoir de trouver des choses intéressantes à revendre d’assouvir sa soif d’aventure etc… Les risques de ces expéditions sont bien plus importants, rencontre d’étrangers hostiles, impossibilité de communiquer à cause de la langue, possibilité de se perdre, monnaies inutilisables dans la zone d’arrivée…

De par leur nature les expéditions commerciales sont de taille très variable. Les plus petites comprennent des groupes de seulement une vingtaine d’individus, les plus grandes peuvent en comprendre près d’une centaine. Nécessitant une longue préparation l’essentiel des participants seront des porteurs qui porteront des marchandises à vendre sur la route mais aussi les vivres nécessaires au voyage. Les marchands ont aussi l’habitude de s’entourer de quelques gardes du corps et souvent d’au moins un médecin. Il est aussi récurrent que les expéditions comprennent un guide ou un interprète parlant les langues parlées à destination si le marchand ne les connait pas. Enfin par prudence, les petites expéditions comprennent parfois un ou deux chasseurs capables d’attraper quelques animaux si les vivres venaient à manquer. 

Point important concernant le commerce, si un certain profit est attendu dans le sens où l’expédition doit être « rentable », il est loin d’être le seul moteur du projet. D’une part il faut rappeler que chaque famille, celle du marchand compris possède déjà les ressources lui permettant de survivre. D’autre part l’enrichissement pour l’enrichissement est quelque chose d’assez mal vu dans Catchaluk et un concept qui est globalement mal compris d’autant plus qu’un marchand ne pourra généralement pas faire étalage de sa richesse. Dans ces conditions si la volonté d’assurer de meilleurs conditions de vie pour sa famille entre en jeu elle ne nécessite pas une grande recherche de profit. Parmi les principaux facteurs poussant  les marchands à voyager on trouve : l’envie d’aventure et de rencontre, le goût pour les « grands espaces », la volonté de perpétuer une tradition familiale, l’envie d’en apprendre plus sur le monde, l’entretien de relations parfois sur plusieurs générations avec des partenaires commerciaux lointains, la volonté d’apporter des choses provenant de loin… et parfois un certain prestige social provenant non pas de l’activité du commerce en lui-même mais des récits de voyage. Tout ce qui touche au profit et au commerce lui-même sera d’ailleurs souvent passé sous silence. De même si les marchands sont souvent mal vus dans les cités huitze et yapannèques, si certains arrivent à importer des biens de luxe, ils pourront paradoxalement être remarqués par le notchapa et entrer à son service. De plus les marchands sont souvent l’une des principales sources d’informations sur ce qu’il se passe ailleurs tant pour les puissants que les gens du peuple. 

Les voyages commerciaux oxotllis

Les expéditions commerciales oxotllies sont assez différentes de celles des autres peuples. Ces dernières ne sont pas menées par un marchand de métier mais un simple membre du tribut reconnu pour sa sagesse mais aussi son endurance. Cette personne devra faire un parcours déterminé où elle livrera ce que sa tribu s’est engagé à fournir et passera les commandes pour les siens. Si en passant dans un village le chef d’expédition entend parler d’une autre tribu offrant des biens intéressant ou recherchant des choses produites par les siens, il pourra alors soit se servir du village où il se trouve comme intermédiaire, soit faire un détour pour aller négocier avec ce village. A noté qu’il arrive souvent que l’on demande à une expédition de passage de livrer des biens à u autre village sur la route de cette dernière. Ceci est très souvent accepté par les expéditions qui jugent cela comme une chose toute à fait normale.   

La diplomatie

Les voyages diplomatiques sont l’apanage des puissants et de leurs représentants. Ces voyages peuvent avoir plusieurs raisons : officialiser un accord, envoi d’une délégation dans un endroit, envoi de cadeaux officiels, accompagnement du futur époux ou de la future épouse… De manière plus « locale » cela peut être des représentants d’un village se rendant dans une grande ville lointaine pour faire part de leurs doléances ou de leur hommage au nouveau seigneur des lieux. 

Souvent bien moins dangereux que les voyages commerciaux, le lieux d’arrivée est connu à l’avance et le plus souvent ces expéditions n’auront pas à se questionner sur les ressources à emporter trouvant repas et abris dans les villages le long de la route. Il en résulte que ces expéditions comprennent beaucoup moins de porteurs dans leurs rangs et que les chasseurs sont rares. On y trouve souvent plusieurs gardes du corps appartenant souvent à un ordre guerrier prestigieux ainsi que des assistants, serviteurs, scribes ou interprètes pour les personnages importants. Il arrive aussi que le principal envoyé voyage avec sa famille s’il doit aller prendre un poste dans un nouveau lieu.  Parfois si un dignitaire important est à la tête du voyage, il sera accompagné d’une suite particulièrement nombreuse tant pour montrer son pouvoir que dissuader ceux qui voudraient s’en prendre à lui. 

Bien que théoriquement peu dangereuses et bien protégées, ces expéditions peuvent aussi s’avérer mortelles pour ceux qui y prennent part. D’une part leur nature même comme la négociation d’alliance ou de traité de paix peuvent amener certaines personnes à vouloir les arrêter. D’autre part cela peut même parfois venir de leur commanditaire. Si la pratique est officiellement réprouvée par tous, envoyer une expédition commerciale et la faire massacrer via des mercenaires ou bandits peut s’avérer être un excellent motif de guerre puisqu’il est facile de rendre responsable les dirigeants du territoire dans lequel a eu lieu la disparition. 

Le nomadisme

Le nomadisme oblige toujours au voyage puisqu’il s’agit de déplacer toute une communauté d’un lieu à un autre pour une durée allant d’une saison (chez les alipus) à quelques années (chez les cutchakans, akatsuyos, ustatinas et xiban). Ce nomadisme ne concerne réellement qu’une poignée de peuples. Il s’agit toujours d’un voyage préparé où la tribu qui le pratique emportera avec elle tous ses membres ainsi que tout ce qui lui sera utile. Ces voyages sont très lents du fait du matériel à transporter mais aussi de la présence d’enfants, de vieillards et parfois de troupeaux. Si la tribu possède souvent de quoi tenir le voyage, elle peut aussi effectuer des pauses de quelques jours dans des endroits propices pour chasser et se réapprovisionner en nourriture. Ces voyages sont aussi souvent risqués car la tribu est particulièrement vulnérable durant ce dernier. Chez les cutchakans bien qu’il soit assez mal vu de s’attaquer à une tribu en pleine migration cela arrive en réalité assez régulièrement dans certaines régions où les ressources se font rares. De plus si la tribu a souvent une idée de l’endroit où elle va aller, le lieu précis d’installation est souvent inconnu (moins chez les alipus). A ce sujet plusieurs approches sont possibles. Certaines tribus envoient des éclaireurs quelques semaines avant le départ prévu d’autres ne prennent pas cette peine voyageant régulièrement entre zones connues. Cependant un risque important est d’arriver dans une zone déjà peuplée ce qui force à prolonger le voyage. 

D’une durée variable allant de quelques jours à quelques semaines voire mois, il s’agit toujours d’épreuves importantes et souvent stressantes. Plus il est long et plus les nomades risquent de manquer de ressources surtout si leur groupe est important. De même la présence de nombreuses personnes non adaptées au voyage tend à rendre les risques déjà existants encore plus grands. 

L’exil et les vagues migratoires

Peut-être la plus triste cause de voyage on trouve de nombreuses raisons forçant les peuples de Catchaluk à quitter leur foyer pour en chercher un autre ailleurs. Si à l’échelle individuelle il peut s’agir d’une sanction légale ; dans la pratique la grande majorité de ces exils sont des vagues migratoires plus ou moins grandes fuyant un danger. Il peut s’agir d’une importante sécheresse, de catastrophe naturelle ayant détruit leur foyer ou plus souvent de guerres. Dans ce dernier cas ce peut être des familles fuyant un danger qui arrive mais aussi des familles dont le village a été attaqué et qui ont tout perdu. Même à l’échelle individuelle, les migrations pour raison économique sont pour ainsi dire inexistantes pour la simple raison que l’économie n’est presque jamais au centre des préoccupations ou de la survie des peuples. Ces migrations peuvent souvent s’apparenter aux voyages nomades mais sont souvent bien plus risqués et dangereux. En effet contrairement au voyage nomade classique qui est préparé, durant les migrations non seulement le voyage est rarement organisé, mais de plus les familles qui y participent n’ont généralement que peu de ressources pour survivre. Cet état de fait amène parfois certaines familles à se servir dans les champs qu’elles croisent ou à se battre entre elles pour les maigres ressources. Ces mouvements de migration sont d’ailleurs une aubaine pour les bandits.

Arrivant souvent par vague désorganisée, les réactions des populations locales face à ces migrations sont diverses. Si on y retrouve souvent une certaine compassion, on y trouve aussi la peur de voir ces personnes arriver en trop grand nombre, provoquer des troubles, voler les ressources ou amener leurs problèmes avec eux. Au sein des cités zacoaltes ces migrations sont souvent plus mal vues et il n’est pas rare que des notchapas et villages fassent appel à des troupes pour chasser les réfugiés si ces derniers sont trop nombreux. Au sein de l’Empire Atlec les choses sont différentes. Bénéficiant de ressources solides et d’une administration bien établie, les groupes de réfugiés sont souvent bien accueillis par les autorités, nourris et une terre (plus ou moins prospère) leur est attribuée. La présence d’importants greniers et de champs publics aident grandement à cet accueil. De plus en cas de vague importante, les migrants seront rapidement répartis sur le territoire de toute une région allongeant le voyage mais évitant une concentration trop importante de ces derniers en un point précis. L’empire fait aussi souvent appel à des troupes pour encadrer les migrations arrivant sur le territoire pour éviter tout débordement. Si l’accueil est théoriquement un devoir dans l’empire, dans la pratique certains paretches font parfois preuve de mauvaise volonté et les populations locales sont parfois peu accueillantes voir hostiles aux réfugiés surtout s’il vienne de territoires extérieurs à l’Empire Atlec.  

La recherche

Le dernier grand type de voyage est le voyage que l’on pourrait qualifier de recherche. Derrière ce thème se cache en réalité un très vaste ensemble de possibilités mais il s’agit le plus souvent de la décision d’une personne de pouvoir d’envoyer une petite expédition vers un endroit lointain et mal connu avec un objectif précis. Ces expéditions comprennent rarement plus d’une vingtaine d’individus mais la plupart des personnes présentes sont non seulement souvent très compétentes dans leur domaine mais aussi formées à la survie et au combat. Elles comprennent toujours au moins un chef d’expédition, un ou deux médecins, un ou deux chasseurs, au moins un guide parlant plusieurs langues, plusieurs combattants et quelques porteurs. Devant opérer pour un temps inconnu dans des régions potentiellement hostiles, il est très important pour ces expéditions d’être capables de survivre avec les ressources trouvées sur place.

Voici les principales raisons de ces expéditions :

-la recherche d’animaux/plantes exotiques : d’apparence futile c’est en réalité une chose très importante pour de nombreux notchapas huitzes, yapanecs et mapanitls. En effet le fait de posséder des animaux atypiques, des plantes rares ou encore des objets venus de loin est une marque de puissance et de prospérité très importante. Dans ce contexte, les notchapas lancent alors régulièrement ce type d’expéditions surtout vers des terres réputées sauvages.

-la recherche de ressources : il s’agit ici de chercher des ressources exploitables (mines de sel, de jadéite, gisement d’obsidienne…). Ce type d’expédition est souvent organisé par les pouvoirs iktomis, atlecs, huitzes et yapanecs. Proche de cette situation les maopetecls tiguis envoient parfois des expéditions à la recherche de terres plus prometteuses si leur région devient trop instable et dangereuse pour leur peuple.  

-la prise de contact : il s’agit surtout d’une préoccupation atlèque. L’empire lance régulièrement des expéditions dans le but de rencontrer les populations de territoires reculés. Le but est à la fois d’en apprendre plus sur ces derniers (coutumes, langues, savoirs…) mais aussi de déterminer s’ils ont besoin ou non d’être civilisés. Ces expéditions permettent aussi la découverte de nombreuses espèces animales et végétales qui seront souvent listées (et parfois rapportées) si elles présentent un certain intérêt. Parfois simples repérages d’une région méconnue, elles sont alors suivies d’expéditions plus spécialisés visant des objectifs plus précis.

-la recherche des mythes et légendes : ici cela concerne surtout les atlecs, cutchakans, huitzes mais aussi iktomis. Il s’agit d’expédition visant soit à trouver des traces du passé mais aussi à retrouver des lieux venus d’anciennes légendes ou encore prouver l’existence de certaines créatures mythiques. 

Dans tous les cas ces expéditions de recherche sont très dangereuses et il n’est pas rare que les personnes disparaissent ou meurent. Plus prosaïquement beaucoup de ces expéditions sont des échecs, ne rapportant rien d’intéressant si ce n’est la honte sur la personne qui l’a mené.

Voyage rituel

Un voyage peut avoir des fins rituelles. Il s’agit souvent de rites d’initiation tel qu’on en retrouve chez les cutchakans, dans de nombreuses tribus oxotllies et dans une moindre mesure chez les iktomis. Souvent réservés aux jeunes adultes, il s’agit de voyages où la personne devra seule effectuer un voyage plus ou moins long vers un ou plusieurs endroits déterminés (souvent sacrés). Faits pour être éprouvants pour le corps et l’esprit, ces voyages sont souvent bien organisés en amont et le voyageur est bien au courant des risques encourus mais aussi des manières d’éviter le danger et de survivre. Parfois elle devra savoir se débrouiller seule et d’autre fois, elle pourra compter sur de petites communautés rencontrées qui l’aideront dans sa quête.  

Comment voyager ?

Si la question peut paraitre simple, se demander comment voyager est en fait une question essentielle pour mieux comprendre les limites et la relative rareté des voyages. On trouve trois principales manière de voyager : par la mer, par la route et par les fleuves et rivières. 

-par la mer : La première forme est assez rare hors des îles. Surtout côtière elle possède plusieurs limites. D’une part la faiblesse des connaissances en navigation de nombreux peuples, d’autre part une méfiance envers la mer et enfin le coût élevé de la construction de bateaux. Un peu plus présente à l’ouest et au sud, elle est surtout pratique pour relier de grandes villes et traverser les golfes. 

-par les cours d’eaux : cette forme de navigation est relativement courante. Demandant moins d’effort que la marche, elle est surtout développée dans les régions où l’on trouve de nombreuses rivières et canaux artificiels. Elle est aussi très présente chez certains peuples oxotllis. Cependant cette navigation peut s’avérer compliquée pour les plus grandes expéditions commerciales car elle nécessiterait de très nombreux bateaux ne pouvant être transportées sur de longues distances hors des rivières. 

-la route : c’est incontestablement le moyen de voyager le plus simple et le plus courant. Bien qu’épuisante, cette manière de voyager est favorisée par de nombreuses routes et chemins et offre une plus grande adaptabilité. Il arrive d’ailleurs souvent que même en présence de cours d’eaux, la marche se fasse le long de ces derniers aussi longtemps que possible, des embarcations n’étant recherchées que s’il est nécessaire de traverser. 

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La marche

Principal mode de déplacement la marche constitue l’essentiel des voyages. Activité simple et connue de tous, la marche lors des voyages est rarement une promenade de santé et bien différente des trajets du quotidien. A ce titre elle possède plusieurs contraintes et impératifs importants.

Une première contrainte importante est liée au poids. En effet la plupart des personnes participant au voyage porteront sur leurs dos d’encombrants et parfois lourds sacs de transport composés d’un grand panier d’osier ou d’une armature de bois. Ces paniers permettent de transporter à l’aide d’une bande placée sur le front et pèsent entre12 et 20kg. Ceci aura plusieurs conséquences majeures d’une part, il est très important de bien répartir le poids dans ces derniers notamment en mettant les éléments les plus lourds proches du dos et des épaules et les éléments les plus légers vers les bords extérieurs, le haut et le bas du sac. Cette meilleure répartition permet d’éviter un certain nombre de blessures et de préserver le marcheur. Une seconde conséquence est la fatigue que le port du sac provoque. Même pour un porteur expérimenté il sera compliqué de marcher toute une journée, et des pauses plus ou moins longues seront nécessaires. Enfin ce poids influera grandement sur la vitesse de marche.  Pour exemple, sur une route plane et dégagée, si une personne sans sac ou un sac léger pourra maintenir un rythme de marche de 4.6 à 5km/h, une personne avec un sac de 10 à 15kg verra son rythme baisser à 3.5 à 4 km/h. 

Une autre limite concerne la nature même du terrain. Si l’on trouve de nombreuses routes en terre ou en pierre, ces dernières ne sont pas des lignes droites et viennent souvent épouser le terrain. Un dénivelé même plutôt léger peut rapidement influer le rythme de marche même lors des montées. De plus nombre d’expéditions risquent de devoir sortir des sentiers battus, et créer leur propre chemin. Si le risque de se perdre est bien présent les conséquences sur le rythme le sont tout aussi. On considère que sur un terrain accidenté une personne sans sac verrait son rythme de marche réduit à environ 3km/h, mais hors de toute piste dans un environnement avec beaucoup de végétation et où il est difficile d’avancer ceci peut tomber à 1.5km/h en moyenne. Dans le même ordre d’idée le climat jouera beaucoup et la pluie, des vents violents ou une chaleur harassante pourront eux aussi grandement ralentir une expédition. 

Enfin un dernier facteur qui influera sur la marche sera le nombre. En effet plus un groupe sera grand et plus il aura tendance à être lent. Si les marchands avec porteurs professionnels garderont un certain rythme de marche, ce sera bien moins le cas des groupes de réfugiés ou encore des diplomates. Sur ce dernier point il convient de souligner que nombre d’officiels atlecs, s’ils marchent parfois apprécient énormément d’être transporté en litières. 

Face à toutes ses limites on comprend facilement que la marche ne pourra pas excéder 5 à 7 heures par jour et demandera des pauses. Le voyage étant très long et les exigences de délai très floues voir absente (hors questions diplomatiques), les voyageurs ont rapidement appris que pour bien avancer mieux valait privilégier un rythme lent mais régulier plutôt que de vouloir aller trop vite. Pour maintenir le moral mais aussi obliger à bien respirer il est très commun de chanter lors des longues journées de marche. Très épuisantes il arrive souvent que ces expéditions après plusieurs jours de marche passent un ou deux jours à se reposer dans un endroit propice, le plus souvent un village, avant de reprendre la route. 

Le paradoxe des porteurs

Le paradoxe des porteurs est une question bien connue des marchands et des armées. Plus une troupe est grande et plus elle aura besoin de nourriture durant son voyage. Mais plus elle a besoin de nourriture plus elle aura besoin de porteurs. Elle aura donc encore plus besoin de nourriture etc… Cette question est sujet à de nombreux débats et plaisanteries entre marchands. En effet une question se pose alors de l’équilibre entre la place accordée aux marchandises, les besoins de nourriture mais aussi la capacité à payer de nombreux porteurs. Certains marchands privilégient d’emporter beaucoup de marchandises et peu de nourriture privilégiant de vendre les marchandises au fil de la route pour s’acheter de quoi manger. D’autres plus prudents préfèrent emporter plus de nourriture au prix de moins de marchandises.

Le repos

Un voyage n’est pas qu’une question de déplacement mais aussi de repos. Si les petites pauses en journée peuvent se faire sur le bord des routes, il est très rare que des personnes en voyage dorment à la belle étoile sauf peut-être pour les cas de nomadisme, de migration voir de recherche dans des lieux reculés. On trouve en réalité plusieurs possibilités de se loger lors des voyages.

La première est de faire appel aux services d’une auberge. De taille très variable on trouve des auberges dans la plupart des grandes villes. Souvent très simples et offrant un confort limité, elles se composent souvent d’une grande pièce où l’on pourra manger boire et dormir à moindre prix. Certaines auberges se situant dans des lieux très prospères possèdent aussi des « chambres » plus privées servant autant de lieu de stockage que de lieu de repos et peuvent accueillir jusqu’à 10 dormeurs. On retrouve des auberges dans toutes les villes même si elles sont bien plus rares, plus petites et plus simples chez les huitzes ainsi que dans les petites cités yapanèques.  On les retrouve aussi régulièrement le long de certaines routes commerciales. A noter que chez les huitzes et yapanecs ces auberges de route sont souvent à quelques minutes de marche des villages de manière à garder les marchands (surtout étrangers) séparés de la population locale. Dans l’Empire Atlec et l’ayachaku aweche, des auberges publiques (les pascanachillcas) sont entièrement gratuites. 

La seconde possibilité est celle des étapes. C’est en quelque sorte un village auberge. Les étapes ne se situent que le long de quelques grandes routes commerciales dans l’Empire Atlec (et les puissances inféodées) et le long de quelques routes en territoire yapanec. De taille variable, ces étapes offrent généralement plus de confort que les auberges et il est possible d’y louer des maisons, d’acheter de grandes quantités de nourriture pour le voyage mais aussi d’y faire du commerce moyennant un paiement au propriétaire des lieux. Très apprécié de nombreux marchands pour les informations que l’on peut y dénicher, ces lieux offrent souvent divers services comme la possibilité de recruter des porteurs ou gardes, de se soigner et parfois même de faire appel aux services de prostituées. Assez éloignés des villages, ces lieux sont très souvent la réputation d’être malfamés. Généralement seuls les marchands y font appel. 

Enfin la troisième grande possibilité est simplement de faire appel aux habitants du cru. En effet ne connaissant parfois pas les lieux, il est parfois possible de trouver refuge pour une nuit auprès de la population locale. Plusieurs facteurs détermineront la réussite de ceci. D’une part par la taille du groupe. En effet une caravane de marchands aura des difficultés à trouver refuge chez l’habitant et si cela peut arriver pour les plus petites, la grande majorité des personnes devra dormir dans la cour. Un second frein peut être une forte méfiance des populations locales surtout face à des étrangers parlant peu ou pas la langue locale. Cependant il ne faut pas nier l’importance de la curiosité sur ce qu’il se passe dans le monde ou tout simplement la volonté d’aider des personnes dans le besoin qui pèse fortement sur la décision. A noter que pour les officiels et personnes prestigieuses, c’est une variation de ce cette possibilité qui est privilégiée. Allant directement voir le chef du village ou de la ville, et respectant la coutume du cadeau d’arrivée, la personne s’assure presque toujours la possibilité d’être logé auprès du chef des lieux.

Demander refuge

Il existe une manière de demander refuge chez des inconnus. La politesse veut que l’on ne demande pas directement à dormir chez l’habitant mais qu’on lui demande où l’on peut dormir. S’il indique un lieu lointain et que l’on montre son embarras, il pourra se raviser et proposera le logement. Ce n’est qu’en cas d’extrême nécessité qu’il sera admis de faire une demande plus directe. Si le refuge est donné il sera souvent assez mal vu de proposer de payer (ou de payer en monnaie). Cependant il est attendu de répondre à toutes les sollicitations et offrir un cadeau sera très apprécié. 

Les dangers du voyage

Les voyages, surtout quand ils sont longs sont une chose dangereuse à bien des égards. Si certains types de voyages sont plus dangereux que d’autres, aucun voyage n’est totalement sans risque même si ces derniers diffèrent d’un type de voyage à l’autre.

Les brigands

Lorsque l’on parle de dangers lors des voyages c’est souvent le premier problème qui vient à l’esprit. Si ces derniers sont une réalité, ils sont en réalité une menace limitée. Souvent ces brigands sont des soldats ayant déserté une armée, des guerriers coyotes, des mercenaires n’ayant pas de contrat ou des population locales hostiles aux étrangers. Ces brigands s’attaquent généralement aux caravanes de marchands ou aux réfugiés. Il est rare qu’ils s’en prennent aux convois diplomatiques les conséquences de telles actions étant très fâcheuses. La relative rareté de ces actions vient en grande partie du fait que les populations, même les plus pauvres ont généralement de quoi subvenir à leurs besoins par leurs propres moyens. 

Les populations hostiles

Ces actes sont souvent confondus avec du brigandage mais sont très différents par nature. Si le but du brigandage est de s’accaparer des ressources, les réactions d’une population hostile sont généralement bien plus profondes. Il s’agit souvent une volonté de vengeance ou de protection de son territoire. Si les attaques constituent la preuve la plus évidente de danger que peut représenter une population hostile, il en existe d’autres formes. Sans attaquer, les populations locales peuvent simplement refuser de donner/vendre de la nourriture aux voyageurs plongeant ces derniers dans la faim et la soif. 

Le manque de ressources

Cette question concerne surtout les longues expéditions surtout si elles s’aventurent en territoire inconnu. C’est une menace bien trop souvent ignorée par ceux qui n’ont pas l’habitude de voyager et un véritable fléau pour les groupes de réfugiés. La faim, la soif, le manque de bois pour faire du feu, de plantes pour se soigner sont autant de facteurs pouvant couper court à un voyage.

Se perdre

C’est un risque très courant dès lors que l’on voyage dans une région inconnue que ce soit dans des étendues sauvages ou des milieux plus « civilisés » mais où l’on ne parle pas la langue locale. Dans Catchaluk il est très rare que l’on voyage en se basant sur des cartes et ces dernières ne sont d’ailleurs comprises que par quelques personnes. De plus on ne trouve pas de panneaux indiquant les villes et villages où mènent les routes. En réalité hors des terrains connus les voyages se basent surtout sur des rumeurs, histoires et pour mieux s’orienter il faut généralement compter sur le bon vouloir des populations locales et des guides locaux. Dans la nature les choses sont souvent bien plus complexes et il n’est pas rare qu’une expédition de recherche partie dans la jungle se perde définitivement.

Les risques environnementaux

Très nombreux ces risques sont souvent sous-estimés. Si l’on pense souvent aux grands prédateurs, les voyageurs expérimentés savent que ces derniers sont rarement une menace préférant éviter l’homme surtout s’il est en groupe. Par contre des petites créatures comme des araignées ou scorpions, des plantes toxiques ressemblant à de plantes comestibles sont des dangers bien plus présents. On peut plus largement penser à la nature du terrain avec d’éventuels sables mouvants ou simplement très rocailleux avec de crevasses tordant facilement les chevilles. Dans tous ces cas il n’est pas forcément nécessaire qu’une personne meurt pour que l’expédition se retrouve stoppée ou ralentie. Un porteur blessé aura même bien plus tendance à fortement ralentir une expédition qu’un mort. Dans le même ordre d’idée le climat (orage, tempête de poussière…) peut lui aussi s’avérer particulièrement problématique si les voyageurs ne peuvent pas s’abriter. Enfin un danger pouvant sembler bénin est celui des rivières. Lorsque des voyageurs croisent une rivière si cette dernière peut être une source d’eau elle est surtout une source de problème. Il n’y a pas toujours de village à proximité permettant de la traverser. Que faire dans ce cas ? Tenter une traversée à la nage en risquant de se noyer, que faire des sacs des porteurs ou plus largement de l’équipement qui risque de ne pas supporter l’eau ou plus prosaïquement de couler. Souvent la meilleure solution sera de trouver un guet mais cela peut prendre plusieurs jours.

Le cadeau d’arrivée

C’est une tradition semblant universelle qu’il est bon de connaitre pour voyager. A l’origine l’idée était que lorsqu’une personne arrivait dans un village ou une ville, cette dernière devait offrir au temple de ce dernier un sacrifice. Ainsi, il honore la divinité locale et prouvait ses bonnes intentions. Avec le temps la coutume a évolué et elle a changé tant dans la forme que dans le fond. Et est encore utilisée dans deux grandes circonstances. 

La première est lorsqu’elle est pratiquée par des voyageurs. Quand ces derniers arrivent dans un petit village qui n’a pas d’auberge ou de lieu de repos, il est de coutume d’apporter un cadeau qui sera soit un sacrifice pour le temple, soit un cadeau au chef du village. S’il accepte le cadeau, il servira un verre (le plus souvent d’alcool) à la personne et son groupe en signe de bienvenue. Il accordera ensuite l’hospitalité, un repas et un toit à ses invités le plus souvent pour une nuit. S’il refuse, le chef est censé donner au groupe de quoi survivre jusqu’au village suivant mais cette partie est très peu respectée. Pratique importante dans les petits villages surtout chez les zacoalts, elle est de plus en plus abandonnée dès lors que le village a une auberge ou atteint une certaine taille (environ 300-400 personnes). 

La seconde concerne les demandes et visites officielles. Dans ce cas, la coutume sera très similaire avec un verre en retour de la part du chef de village. Le but est alors de créer un lien officiel entre la personne qui arrive et le chef, en demandant l’hospitalité et en faisant un cadeau, celui qui arrive reconnait qu’il a besoin du chef de village même s’il est d’un rang supérieur. Ceci est souvent un préambule à de bonnes relations même si certains nobles trouvent cela dégradant. Dans un autre contexte, cette pratique peut être un bon moyen pour des visiteurs d’obtenir une entrevue avec un chef de village pour lui demander un service. Dans ce cas on n’hésitera pas à offrir un animal à sacrifier et un cadeau pour le chef. 

A noter que cette coutume a aussi évolué de manière différente dans les grandes villes. Dans ces dernières il est commun de trouver à côté des grandes routes y entrant, de petits autels tenus par de jeunes prêtres. Ces dernières ont pour but de recevoir des offrandes de la part des visiteurs, marchands etc… parfois sous forme de sacrifice mais le plus souvent sous la forme d’un don de richesse qui sera utilisé pour acheter des animaux à sacrifier (ou recruter des chasseurs). S’ils ne sont pas obligés de s’y soumettre, les prêtres tenant ces lieux pourront, en échange des dons, donner des informations sur la ville.

Chez les tucoyas les choses sont assez différentes car les tribus n’ont pas de chef et le chaman ne vit pas dans cette dernière. Dans ce cas le cadeau sera généralement un animal à garder de côté pour le prêtre, de la nourriture ou un cadeau à destination de la famille dont on souhaite recevoir l’hospitalité.

Les cartes et récits de voyage

Il n’existe pas à proprement parler de carte tel qu’on peut l’entendre dans le monde de Catchaluk. Ce que l’on appelle cartes sont des formes particulières de codex retraçant l’histoire d’un voyage d’une conquête militaire ou d’une expédition commerciale. Présentes seulement chez les zacoalts, atlecs, aweches, cutchakans, iktomis et akoutlals, ces cartes/récits revêtent une forme assez singulière. Ayant l’apparence d’un codex, on y trouve relativement peu de texte mais plutôt une représentation imagée du voyage. Divers points d’intérêts (villes, villages, montagnes, marais…) sont notés servant de repère. Pour suivre le récit on suit une série de pas indiquant la progression. Ne comprenant que les informations pertinentes pour l’histoire ces cartes ne peuvent donc pas faire état de la réalité d’une région. De plus il est rare que des directions soient indiquées à même la carte. On connait ainsi uniquement la succession de points d’intérêt à suivre. Des textes plus ou moins complets viennent généralement apporter de précieuses informations sur le déroulé de la route cela pouvant être des temps ou plus rarement des directions. A noter que tous les points d’intérêt ne sont pas forcément indiqués. Lors d’un grand voyage il est rare que tous les villages traversés soient mentionnés seuls ceux ayant un intérêt particulier (changement de route, importance commerciale… sont mentionnés).

 

Bien qu’offrant une vision très partielle des choses, ces cartes-récits n’en sont pas moins très importantes et précieuses surtout pour les marchands. Souvent réalisées avec l’aide de scribes suite à leur retour, elles sont gardées précieusement et partagées uniquement avec d’autres marchands proches. Il est à noter que bien que l’on y trouve du texte écrit, beaucoup de marchands ne savent pas vraiment les lire mais la signification des glyphes présents est connue de celui ayant fait le voyage. Il pourra alors transmettre la signification au moment où il transmettra la carte.

 

Chez les cutchakans ces cartes sont légèrement différentes. Gardant une apparence très symbolique, leur alignement est très variable et elles ne racontent pas toujours un voyage. L’un des éléments essentiels que l’on y trouve est la présence des autres tributs mais aussi les relations avec ces dernières souvent symbolisées par une tâche de couleur. Cependant du fait de la nature nomade des cutchakans, ces cartes ont souvent un intérêt très limité pour s’orienté devenant rapidement obsolète par le mouvement des tribus. Elles n'en restent pas moins très précieuse permettant de se rappeler, parfois plusieurs décénies après les relations passées avec les autres tribus.

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