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L' écriture atleque

Bien que chaque peuple ait sa propre langue, il existe une forme d’écriture et de chiffrement universel qui c’est imposé à l’ensemble des peuples ou presque et un même texte peut dans la plupart des cas être lu par n’importe quel érudit d’une autre langue à quelques exceptions près. Si ce système aurait vu ses prémices lors de l’ère de l’or, c’est lors de l’ère bleue qu’elle prendra la forme qu’on lui connait aujourd’hui. En effet les érudits atlecs eurent à cœur d’unifier et d’améliorer le système d’écriture et de l’imposer à tous et cette écriture est aujourd’hui le seul utilisé par les atlecs, aweches, akoutlals, zacoalts et est plus ou moins répandu chez les autres peuples. Il existe cependant quelques autres systèmes d’écritures survivant tant bien que mal auprès des iktomis, tiguis et de certaines cultures oxotllies.

Fonctionnement

Le système d’écriture le plus utilisé en Catchaluk (appelé écriture atlèque) est assez particulier puisqu’il repose à la fois sur un système entre le pictogramme et l’idéogramme appelé glyphes et qui est composé de plusieurs éléments et diverses adaptations venant parfois compléter ce premier système. La lecture de l’écriture atlec est très particulière puisqu’elle se fait en serpentant et nécessite une bonne dose d’interprétation. On lit toujours sur deux colonnes en commençant en haut à droite, puis en haut à droite, puis sur la seconde ligne à gauche, la seconde ligne à droite, la troisième ligne à gauche.... Chaque ensemble de deux colonnes représente ainsi une phrase plus ou moins complexe qu’il est souvent nécessaire de déchiffrer.

Les glyphes:

Le glyphe est au coeur du système d'écriture. Ce dernier est toujours composé de deux éléments distincts dont l'élément central est le coeur. Ce coeur est un pictograme ayant souvent la forme d'un animal, d'un objet ou d'une plante qui renvoi à une idée. ce coeur n'a généralement pas de sens seul (sauf pour le cas des adaptations) et se situe toujours au centre du glyphe. Il en existe plusieurs centaines ayant souvent de petites variantes dans leur forme d'une région à l'autre.

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Le second élément est la base ou sous glyphe. Au nombre de 9, ces bases donnent tout son sens au glyphe puisqu'ils en détermine la nature. Ils se situent en bas du glyphe. 

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Temps: cette base donne au glyphe le sens du temps. Cela peut être pour marquer les jours mais aussi le passé, le futur etc…

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Lieu : cette base donne au glyphe le sens d’un lieu ou d’une construction.

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Objet inanimé : cette base permet de parler des objets qui ne sont pas animés ou les parties du corps.

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Concept : cette base donne au glyphe tout un ensemble de concepts et de notions abstraite comme la possession ou la richesse. Mais aussi les couleurs.

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Objet animé : cette base permet de parler de quelque chose de vivant  mais aussi des éléments mouvants (pluie, feu) et maladies.

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Adjectif/passif : cette base donne au glyphe le sens d’un adjectif ou d’une action subie.

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Personne : cette base sert à donner au glyphe le sens d’une personne. Le plus souvent il s’agit d’un métier ou d’un statut social.

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Dieu ou esprit : cette base sert à parler d’un dieu ou d’un esprit.

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Action : cette base donne au glyphe le sens d’un verbe d’action. Dans ce cas le verbe sera toujours considéré comme étant à la voie active. La forme interrogative, négative et le temps dépendront des cartouches précédents ou suivants.

C'est la combinaison de la base et du coeur qui permet de créer des mots ayant un sens définit. et un même glyphe pourra changer de sens en fonction de sa base. Ce système à aussi pour avantage d'être universel puisqu'il ne se base sur aucune forme phonétique (à la base) et un même glyphe est donc lisible et compréhensible dans toutes les langues.

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Les adaptations

Si le système de base est très codifié, et permet de répondre à la plupart des besoins, il connait un certain nombre d'adaptations possible. La plus évidente et la plus simple est est simplement la possibilité de retourner ou jouer sur l'échelle des différentes parties du glyphes pour des besoins esthétiques. En effet on attend non seulement d'un texte qu'il soit compréhensif mais aussi qu'il soit beau.

La seconde adaptation plus pratique est l'utilisation de coeurs de glyphes seuls (ou nus). Cette utilisation se fait principalement pour deux raisons: 

-pour noter un nom ou une date sur le calendrier divinatoire.

-pour utiliser une méthode phonologique.

Le second cas est assez intéressant car il est là pour permettre d'écrire des mots qui n'ont pas de sens propre comme certains noms. Dans ce cas le scribe devra faire deviner le mot qu'il souhaite en écrivant un ou plusieurs coeurs de glyphes ayant des consonnances proches (ex: tehua (lance) + Almec (chien) donnent le nom temec). Ainsi cette forme proche d'un rébus permettrait, d'exprimer un mot mais uniquement dans la langue de celui qui l'a écrit. Ceci est parfois utiliser pour coder certaines parties des codexs même si cela reste rare au vue des erreures d'interprétation. 

De même une entorse commune est d'utiliser un emblème ou un glyphe pour désigner un lieu dans le texte.

Chiffres et nombres

L’une des particularités du chiffrement à Catchaluk est qu’il se fait non pas en base 10 mais en base 21. Ce choix de 21 n’est pas anodin puisqu’il correspond au nombre de patchamas (7) multiplié par 3 pour obtenir le nombre de jours (+1 pour le jour 0) dans un mois solaire. Les chiffres peuvents s'écrire tant à l'horizontal qu'à la verticale

Exemple

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21x21x1    +        21x8         +        19                =628

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Utilisation du système commun

Importance et usage

D’un point de vue plus général la lecture et à plus forte raison l’écriture sont des arts à la fois très prisés et le plus souvent réservés à une élite ou à certaines branches de la prêtrise et de l'administration (chez les atlecs). En effet, il n’est pas rare qu’un petit noble voire un chef de village ne sache pas lire ou lise très mal, cette activité étant généralement dévolue à un assistant qui lui fera la lecture au besoin. L’écriture est une activité encore plus rare puisqu’elle n’est la plupart du temps utilisée que par des scribes qui combinent cet art avec des formes codifiées de peinture pour la réalisation de codex. C’est notamment pour ces raisons que les scribes sont particulièrement appréciés et recherchés et sont considérés comme une forme d’élite parmi les artisans.

En réalité le système d’écriture n’est dans la très grande majorité des cas utilisé que dans certains domaines à savoir la philosophie et la religion, l’histoire et les traités. Elle n’est vraiment utilisée dans les domaines administratifs ou de préservation des connaissances en matière de médecine ou d’autres activités qu'au sein de l’empire atlec. Il est vue comme inconvenant d'utiliser l'écrit pour transmettre un message même parmi l'élite. 

L’écriture peut prendre plusieurs formes qu’il s’agisse de sculpture, de peintures murales, de gravures ou encore de codex. A noter que l’écriture est rarement présente seule (hormis quelques rares documents comptables et administratifs). En effet qu’il s’agisse de documents philosophiques, religieux, historiques ou de traités, l’écrit est toujours accompagné de scènes peintes (ou gravées) qu’il vient expliquer. Hors des cas de gravures sur des matériaux précieux, ces scènes doivent respecter un grand nombre de règles quant aux couleurs employées même si le style de trait et la quantité de détail peut varier d’un peuple à l’autre. Parmi les règles tacites les plus évidentes on remarque que les illustrations ne se chevauchent jamais, les couleurs sont appliquées en aplat et donnent de nombreuses informations sur la scène. Un certain nombre d’éléments comme la parole ou le sang ainsi que des éléments comme l’eau ou le vent et des concepts abstraits comme la guerre sont représentés par des symboles précis. Par exemple la parole prend toujours la forme d’un nuage blanc sortant de la bouche, une conquête est symbolisée par un temple en flammes etc… l’ensemble de ces règles est inconnu des personnes ne sachant pas écrire et par conséquent une personne ayant des connaissances en écriture peut tout à fait déceler un faux.

Les codexs

Les codex sont généralement considérés comme des documents particulièrement précieux. Sortes de livres, ces derniers se présentent sous forme d’une longue bande recouverte de teinture blanche et qui est replié en accordéon entre deux planches de bois souvent richement décorées. Sur ces codex sont souvent inscrit d’importants évènements, des secrets d'herboristerie ou des traités religieux et théologiques. Recouverts d’écrits illustrés des deux côtés, on doit donc pour le consulter entièrement le déplier d’un côté puis de l’autre.

Les matériaux dans lesquels sont réalisés ces codex sont très variables mais on en trouve principalement trois. Le premier est simplement une peau le plus souvent d’un cervidé mais parfois d’un autre animal qui est finement tanné puis blanchit si cela est nécessaire. Le second matériau utilisé était de   fines   bandes  de    coton  traitées  avec 

diverses mixtures mais ce support est souvent considéré comme de mauvaise qualité. Le troisième matériau qui est à la fois le plus commun et celui considéré comme le plus noble est un papier nommé « matatl ». En réalité ce terme désigne tout un ensemble de papier différents réalisés à partir d’écorce de ficus, de palmiers ou parfois de feuilles d’agave qui sont laissées à pourrir dans l’eau, puis lavées puis mélangées à une sorte de colle. Le résultat donne une sorte de carton fin et souple qui sera blanchi une fois séché. Pour ce qui est de l’écriture et des peintures, on utilise des pinceaux et divers types de colorants réalisés à partir de plantes, minéraux, insectes, cendres, sang et charbon. 

Au-delà de leur importance en tant qu’œuvre d’art et recueil de connaissances, les codex sont aussi d’une grande importance notamment au sein de l’Empire atlec et des Cités zacoalts pour légitimer certains lignages et possessions de grandes familles. En effet lorsqu’un conflit éclate par exemple autour d’une possession ou d’un droit d’usage, il n’est pas rare qu’une famille utilise un codex reprenant l’histoire des siens pour justifier d’un droit. De par cette importance il arrive souvent que lorsqu’un notchapa arrive au pouvoir par la force, il fasse tout pour détruire les codex faisant référence à l’ancienne dynastie régente et fasse lui-même rédiger un codex de manière à faire prévaloir sa lignée. 

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Codex de la victoire du noble 5 jaguar

Sur la grande place (d’une ville) durant la saison du maïs un prêtre vêtu d’une tunique noire et un paretche très propre sur lui buvaient de la Chicha. Arriva alors un infortuné et blessé gardien de lama Mapucallki (écrit mains+rouge). Ce dernier venait d’un village nommé Huasoracto’uche (litt.: maison des piments). Le gardien raconta la défaite (de son village) au paretche.  

« La nuit du 8ème jour de la saison du maïs 731 (421+294+16) féroces barbares armés d’arcs et de hachettes sont venus des plaines. Ils ont incendié 5 champs et un temple et ont tué 96 personnes, 53 nobles guerriers et le paretche. J’ai réussi à fuir les barbares. ».

Le paretche 5 jaguar ordonna à 7 Roseau un grand et féroce guerrier serpent d’attaquer, capturer et tuer les barbares.

Le 13 de la saison du maïs au crépuscule 7 roseau mena 368 combattants non nobles affronter les barbares. Il fut victorieux. 136 barbares furent capturés et 208 furent tués. Des guerriers envoyés 16 furent tués.

Le 14 au temple Huasoracto’uche, 6 barbares captifs furent sacrifiés.

Le paretche 5 jaguar ordonna la reconstruction et suspendu le tribut (que devait payer le village). 5 Jaguar ordonna à 7 roseaux de chasser les bandits et après sa victoire le guerrier fut choisi pour protéger le village.

(Sur les ordres de 5 Jaguar) Les habitants de Huasoracto’uche reconstruisirent le temple détruit plus beau qu’il ne l’était avant. Ils plantèrent 14 champs des trois sœurs (maïs, courges haricots) et 7 champs de piments. Le village devint une ville grande et très riche.

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