
Les tiguis
Parfois surnommés peuple des mers, les tiguis sont issus d’un archipel au sud-est du continent principal de Catchaluk. Vivant principalement dans des îles et le long des côtes, les tiguis ont une culture très tribale et sont des navigateurs hors pairs. Généralement peu portés sur le commerce ou les échanges diplomatiques, ils sont aussi connus pour leur férocité au combat et leur goût du risque. Avec le temps certains waaketchas se sont intégrés à l'empire atlec où ils ont abandonné une part de leur méfiance du commerce et sont très appréciés pour leurs compétences de marins et combattants.

Apparence des tiguis
Les tiguis sont reconnaissables à leur grande taille et à leur peau légèrement plus sombre. Ces derniers arborent le plus souvent des tatouages complexes sur l’ensemble du corps qui relèvent d’une importance toute particulière et ont une grande signification. Recevant leur premier tatouage après avoir réussi une série d’épreuve lors de leur passage à l’âge adulte (15 ans), ils en recevront par la suite un tous les ans. Ce nouveau tatouage qui complètera le précédent marquera la réalisation la plus importante de l’individu durant l’année passée. Il peut s’agir d’une victoire au combat, de la chasse d’un grand prédateur, d’un sacrifice particulièrement important fait aux dieux, d’un évènement étrange vu comme une bénédiction etc… les tiguis disposent ainsi sur leur corps de l’ensemble de leur histoire mais l’art du tatouage étant propre à chaque clan, seul un membre du clan peut vraiment l’interpréter.
Hommes et femmes portent le plus souvent les mêmes vêtements à savoir un pagne souvent accompagné d’une lourde cape en tissu lourd et coloré plus ou moins recouvert de plumes qu’ils n’hésitent pas à abandonner lors des travaux et à la guerre. Se lavant exclusivement dans les cours d’eau et la mer, ils sont considérés par les autres peuples comme ayant une hygiène douteuse même si dans les faits ils se lavent régulièrement. Cette rumeur vient du fait que les tiguis se frictionnent le corps avec certaines plantes dégageant une forte odeur de musc et ayant un caractère sacré. Société plutôt paritaire dans les tâches du quotidien et les tâches guerrières, seules les fonctions de chaman et de chef sont réservées aux hommes par tradition. A noter que les femmes manifestant des talents de naybals ne sont pas tuées comme les hommes mais abandonnées dans un milieu hostile, le plus souvent une île lointaine. Si elles arrivent à contrôler leur don devenant des waykuals et à revenir au sein de leur clan, elle sera alors accueillie comme une guerrière d’exception et aura droit à de nombreux privilèges comme le fait d’être servie juste après le chef pendant les banquets, le fait de rejoindre une maison où se trouve ses semblables ou le fait de porter une cape en plumes rouges.


Culture tiguie
Il est difficile de définir avec exactitude la culture tiguie tant chaque clan a ses coutumes, traditions, rites de passages etc… Malgré cela un point essentiel reste la notion de clan. Ces clans sont extrêmement soudés et les tiguis croient que tout ce qui touche un individu (gloire, honneur, richesse) est considéré comme ressurgissant sur le clan. Ainsi un comportement lâche au combat ou une apparente faiblesse est vue comme une grave offense et la personne est alors souvent soumise à de graves châtiments de la part de l’ensemble du clan. Dans cette optique un couple qui mettrait au monde un enfant mal formé se verrait séparé d’office et aurait interdiction de procréer de nouveau pour le bien du clan. Leur enfant quant à lui serait immédiatement tué. De même un individu qui serait considéré comme maudit, trop malchanceux ou autre sera souvent chassé ou tué. C’est pour éviter cela que les bébés sont méticuleusement examinés à la naissance et que le prêtre ou chaman local lui fait passer un certain nombre de tests.
Parmi les tiguis, la notion de famille se confond avec celle de clan. Si on y trouve plusieurs foyers, chacun est libre d’aller à tout moment avec qui il veut sans que cela ne pose problème (sauf si les deux personnes ont commis un tabou comme mettre au monde un enfant mal formé). Ainsi les enfants et tous les biens appartiennent au clan. Chacun est libre de gérer les choses comme il le souhaite mais le chef de clan (qui est dans nombre de clans toujours un homme) a tous les droits sur l’ensemble des membres de son clan ainsi que les biens et terres du clan. Un chef de clan peut ainsi décider de réduire une personne en esclavage, de charger une personne pour qu’elle éduque et pourvoit aux besoins d’un enfant précis etc… la seule limite à son pouvoir est le chaman ou le prêtre (dans les très rares cas où il y en a un) et le temple. Cette importance du clan et la relative égalité qui y règne fait qu’il n’y a pour ainsi dire pas de reproduction sociale au sein de ce dernier sauf éventuellement pour les tâches de chef et chaman.
Au-delà de la dévotion au clan, la culture tiguie met souvent en avant les actions osées, les prises de risques et les actions d’éclat. Cette mise en avant n’est pas tant là pour glorifier l’individu en tant que tel mais elle est plutôt vue comme un moyen de faire ressurgir ses actions sur tout le clan. Il en résulte que les tiguis ont une forte propension à prendre des risques et disposent généralement d’un grand esprit d’initiative… mais que ces derniers sont souvent perçus comme relativement inconscients par les autres peuples.
Coutumes tiguies
Alimentation
Chez les tiguis c'est le repas du soir qui est le plus important. Ayant généralement lieu à la tombée de la nuit, il est un moment de partage de tout le waaketcha et de ses invités. Souvent festif, on y mange surtout des produits de la mer. Souvent accompagné de beaucoup d’alcool de musique de chants et de jeu, ce repas est très important pour la cohésion sociale et est pour beaucoup le moment le plus important de la journée.
Les armes dieux
Ces armes sont censées receler une part de la puissance du Qetec des tiguis et plus particulièrement celle qu’il a donné à un clan. Véritables objets de culte au même titre que les Qetecs, les membres d’un clan lui octroie souvent des sacrifices d’hommes ou d’animaux avant de partir au combat. De même lors d’un conflit entre un ou plusieurs clans, le chef du clan vainqueur peut décider, s’il estime que les vaincus étaient trop faibles, de détruire leur arme dieu (en la brisant ou jetant au feu). Par ce geste il détruit symboliquement le clan vaincu et ses survivants seront ensuite soit réduits en esclavage soit intégrés à son clan et/ou celui de ses alliés. A noter que pour former un nouveau clan, des tiguis doivent demander l’approbation d’un chaman qui devra leur rapporter la volonté de leur qetec suite à une nuit de divination. Si les ospices sont bons la première action sera la création par le futur clan d’une arme dieu par le chaman.
Les têtes réduites
Pratique exclusivement tigui, cette tradition est souvent vue comme particulièrement barbare par les autres peuples. Durant les conflits, lorsqu’un adversaire de valeur est tué il arrive que les tiguis lui coupe la tête pour fabriquer une tête réduite. Cette pratique a de nombreux buts. D’une part le porteur du trophée est censé apporter à son porteur une part de la chance, mais aussi de la force, de la sagesse et du « destin » de la victime. D’autre part la croyance veut qu’en gardant ainsi la tête de son ennemi, le porteur serait protégé de toute vengeance de sa part. Les têtes réduites ont cependant une utilité limitée puisque les tiguis croient qu’au bout de 7 ans l’âme qui y était enfermée réussi à s’échapper. La tête est alors brulée, enterrée ou abandonnée en pleine mer.
La grande chasse
Ces évènements ont lieu vers la fin de l’année tous les 5 à 10 ans et visent à permettent à ceux ne s’étant pas encore illustrés, de se rattraper et pouvoir obtenir un tatouage dont ils seront fiers. Un peu avant cet évènement les guerriers les plus expérimentés mènent un raid visant à capturer des combattants et attrapent plusieurs animaux sauvages. Ces animaux et prisonniers sont ensuite bien nourris, soignés puis libérés sur une île vierge de toute activité humaine. On dépose aux prisonniers humains armes et vivres pour plusieurs jours. Une semaine après l’arrivée des prisonniers et bêtes sauvages, ceux souhaitant faire leurs preuves peuvent décider d’aller sur l’île pour s’illustrer au combat et en y survivant durant trois jours. Une fois l’épreuve terminée, des groupes de guerriers expérimentés et de chasseurs sont envoyés pour nettoyer l’île des éventuels survivants.
La langue tiguie
Bien que divisés et répartis sur un vaste territoire, les tiguis parlent une langue commune bien que l’on y trouve de nombreuses petites variations régionales. Seule langue de sa famille, de nombreux sages estiment que ce ne fut pas toujours le cas mais que les autres peuples ayant parlés des langues parentés sont aujourd’hui disparus.
Il s’agit comme les autres langues de langues agglutinantes faisant appel à des suffixes et préfixes. Ces derniers ont surtout pour but de venir apporter des informations sur l’aspect général d’une chose, la nature du mot, l’appartenance, un genre et parfois une taille. En revanche le nombre ou la couleur sont toujours à part.
Langue non tonale elle se distingue surtout des autres par l’utilisation récurrente de doubles, triples et même parfois quadruples syllabes. Les syllabes utilisées sont au nombre de 5 à savoir : a, e (é), i, o, u (ou). Les consonnes quant à elles sont au nombre de 13 et l’on trouve : b, c, d, g, l, m, n, p, r, s, t, v, w. De manière récente elle semble avoir adopté le tl au contact des yapanecs et mapanitls venant remplacer l’ancien son til ou toal.
Du point de vue de la conjugaison, les langues tiguies possèdent généralement cinq temps. Le passé, le passé antérieur, le présent, le futur proche et le futur lointain. Il existe de nombreuses variations dans la conjugaison par des suffixes mis avant la terminaison. Ces ajouts permettent généralement de donner des marques de respect propres à un rang ou pour s’adresser à une divinité, un esprit etc… Les adjectifs contrairement aux verbes sont toujours invariable en nombre mais pas en genre. Du point de vue de la syntaxe, les langues tiguies se basent sur la construction sujet, verbe, objet.
Les noms
Les tiguis utilise de types de noms pour les personnes: masculins et féminins.
Féminins:
Aeue, Auoni, Vaani, Alaipi, Alienetli, Chiacaale, Euepa, Laoaba, Itaale, Vamanali, Oematli, Iuatinatli, Pouoca, Eionaba, Cabaeti, Labaani, Caobali, Maeboua, Viciira, Bualita, Bouiuca, Cacouatli, Aloui, Cimunua, Ceili, Nachouere, Carebi, Ulaiele, Chinuamai, Iaroani, Neagunoi, Aiuotli, Eataaca, Ataalima, Ateutli, Eyaoma, Baaibatli, Leuemi, Baaochatli, Naemeti, Uleuai, Nuacuwaali, Vuaatli, Vapaalai, Pouana, Manaoa, Caetoali, Naucoami, Caevaatli, Ueluli...
Masculins:
Amakua, Macoa, Tuenibara, Avulu, Pacanea, Amaotu, Caolete, Eugouta, Caometle, Noadape, Amonotle, Loumaca, Aeketul, Ganiana, Ahualu, Abaacu, Bapatoue, Abaioca, Veleobe, Vaouli, Aietobou, Caambacu, Wetaca, Leenacoie, Tigooneme, Cemenuele, Iaculaua, Auimee, Acuapa, Kaatatu, Taereme, Vaalau, Amaalau, Caubuche, Beeuba, Neamau, Noebale, Caoiae, Caiepitan, Booma, Acaamie, Penuama, Maiaatu, Ueachae, Chuevetu, Coaca, Cuanaeme...
Mythe fondateur tigui
« Voici l’histoire de notre peuple et de notre qetec Maatli. Voici l’histoire de nos clans, de notre voyage et de notre origine. Nous tiguis furent créés par Maatli qui est notre père et notre mère. Maatli est arrivé comme un grand oiseau bleu sorti de la mer. Il n’aimait pas les premiers hommes car ils étaient faibles et avaient peur de la mer. Il traversa donc les mers pour trouver une bonne terre où il pourrait créer l’humanité qui servirait bien les dieux. Il voyagea longtemps dans la brume qui protège le monde et là il trouva Aolata, l’île blanche. Sur cette île il créa à partir de l’eau de la mer 5 hommes et à partir de l’eau des rivières 5 femmes de notre peuple. Ainsi les premier tiguis l’adorèrent et apprirent de lui à bien vivre en nourrissant les dieux. Mais Maatli n’était pas satisfait de ses fils et filles car ils ne pouvaient nourrir les dieux qu’avec des animaux aussi après qu’il eurent procrée il les divisa en cinq clans puis chaque clan donna à son tour 5 clans. Quand ces premiers clans furent créés il leur dit ceci « mes enfants vous êtes forts, mais vos sacrifices sont petits. Si vous voulez que ce monde continue, que le vent souffle et que le soleil continue sa course il faudra offrir le sang, Je vous ai divisé en clans pour qu’aucun clan n’ait à sacrifier un de ses enfants. ». Et ainsi fut introduite la guerre rituelle entre les clans, celle qui permet de nourrir le monde par les cœurs et l’eau des hommes et Maatli se retira dans une grotte.
Un cycle passa et Maatli revint parmi son peuple. Il convoqua les chefs de chaque clan et leur dit « Vous qui êtes mes enfants devez maintenant quitter ce lieu car ce lieu n’est pas fait pour les hommes. Vous devrez traverser la brume et trouvez la terre qui sera la vôtre. ». « Mais comment allons-nous faire ? » se lamentèrent les hommes. « Nous n’avons jamais quitté l’île et la brume qui maintient ce monde ne nous laissera pas partir. » Alors Maatli se coupa le bras et de ses os fit des rames pour que son peuple puisse avancer sur les eaux. Il promit de guider son peuple sous la forme d’une raie et ainsi nos ancêtres quittèrent Aolata pour venir vers Catchaluk.
Le voyage fut long et il dura un cycle. Sur la première île qu’ils trouvèrent les tiguis furent mal accueillis. Les premiers hommes qui y vivaient les chassèrent car leur qetec les avaient demandés. Sur la seconde île on leur accorda une terre. Mais la terre qu’on leur donna était au cœur de l’île, loin de la mer, sur les flancs rocheux d’une montagne où rien ne poussait à part des ronces et où vivaient de grands serpents. Les hommes qui leur avaient donné cette terre les rabaissèrent sans cesse aussi nos ancêtres des premiers clans enlevèrent leur princesse, la sacrifièrent et quittèrent l’île. La troisième île était bonne et accueillante. Aucun des premiers hommes n’y vivait, aucun prédateur ne menaçait et la mer était pleine de poisson. Nos ancêtres y restèrent sept années mais alors Maatli vint à eux et leur dit « cette terre n’est pas la vôtre, vous vous êtes reposés mais votre voyage n’est pas encore terminé, votre terre sera celle où sous la forme d’un oiseau bleu et blanc je chanterai pour vous accueillir sur le rivage. ». Ainsi parla Maatli mais nos ancêtres étaient divisés et certains voulurent rester. Maatli s’adressa alors à ceux qui l’avaient écouté « Mes enfants, vous qui suivez ma parole et votre vrai destin, ne laissez pas vos frères salir votre nom. ». Et ainsi guidés par Maatli ils allèrent combattre leurs frères, ceux qui avaient trahis. Les plus forts d’entre eux furent sacrifiés et les autres ceux qui se rendirent furent fait esclaves pour leur lâcheté.
Ceci fait nos ancêtres, ceux qui étaient loyaux repartirent en mer. Leur voyage fut rude et de nombreuses îles se présentèrent mais chacune d’entre elles était habitée de premiers hommes qui les craignaient et les chassaient. C’est ainsi après avoir traversé une tempête qu’ils trouvèrent enfin une île où les attendaient Maatli sous la forme d’un oiseau bleu. L’île était pauvre et rocheuse, la jungle y était dense et dangereuse, mais ils n’hésitèrent pas et Maatli leur dit « C’est ici que s’achève votre voyage, cette terre est la vôtre, d’ici les clans pourront se séparer de nouveau et accomplir leur destin. ». Nos ancêtres le remercièrent et Maatli s’envola vers le 3ème ciel, la ou les qetecs veillent sur les hommes. »

Maatli
(qetec des tiguis)