
Les entités oxotllies
Ne formant pas une réelle puissance à proprement parler, les oxotllis sont divisés en une myriade d’entités politiques dont les plus puissantes peuvent rivaliser avec les cités huitzes. Difficile à aborder, l’organisation des oxotllis est à la fois riche et complexe pouvant varier de manière assez radicale d’une culture à l’autre. En effet là où certains vivent dans de petits villages réunis en confédérations sans chef, d’autres à l’inverse forment de petits royaumes avec un pouvoir plus centralisé. A noter que dans ce qui suit les noms donnés (yat’ic, tejchil, yibal…) seront en langue oxotllie. Ces noms peuvent cependant différer selon les cultures.
Organisation politique
C’est peut-être le point sur lequel on trouvera le plus de différences entre les différentes cultures oxotllies. La base de l’organisation politique de toute culture oxotllie repose sur le tejchil c’est-à-dire le village. Contrairement à d’autres peuples il est très rare que les habitants d’un tejchil vivent loin des leurs durant plus de quelques jours. Il n’y a ainsi pas de fermes isolées ou de campement dédié à l’exploitation d’une ressource. Devant être capable de subvenir à ses besoins, un tejchil est dirigé par une yat’ic dont le pouvoir réel varie grandement d’une culture à l’autre. Généralement une femme, elle a de nombreux rôles : intermédiaire des conflits internes, trancher les litiges, déterminer les périodes de récoltes et leurs natures, représenter son tejchil… Parfois elle mènera elle-même les siens au combat. A noter que bien qu’elle puisse prendre les décisions, dans les faits elle demande souvent l’avis d’un conseil local composé des guerriers, du chaman et de personnes (souvent des mères et grand-mères). Dans tous les cas, aucune décision importante ne peut être prise sans l’avis du chaman.
Derrière cette base commune que forment les tejchils et leur fonctionnement, l’organisation politique peut prendre 3 grandes formes :
-les yibals : il s’agit de la forme la plus commune d’organisation. Il s’agit d’une sorte de petit royaume (de 10 à 30 tejchils) dans lequel les tejchils gardent une grande indépendance. Ils sont dirigés par des jinat’tans souvent héréditaires et issus du village le plus puissant. Ces derniers n’ont pas de pouvoir sur le fonctionnement des tejchils mais doivent trancher les conflits internes, protéger les villages en échange mais assoient leur domination via un système de tribut, de cadeaux et la prise d’otage, souvent des enfants de yat’ics qui serviront le jinalt’an. S’ils peuvent intégrer de nouveaux tejchils au fil des conflits entre yibals, ces organisations sont généralement stables politiquement.
-les temeltots : proches des yibals, ils se distinguent de ces derniers par le pouvoir bien plus important de leurs souverains, les Capiwas. Dans ce type d’organisation, les tejchils sont bien moins indépendants et leurs yat’ics bien qu’héréditaires sont là pour faire respecter la volonté du Capiwa. Le Capiwa y est toujours héréditaire.
-les unions : dans ce type d’organisation, les différents tejchils s’unissent pour former des sortes de confédérations sans chef. Les décisions y sont prises de manière collégiale et sont respectées par tous. Très souvent l’union est renforcée par de nombreux rites communs.
Organisation sociale
Variable d’une culture oxotllie à l’autre et dépendant en partie de l’organisation politique et de la taille de la communauté, les sociétés oxotllies restent globalement plutôt horizontales avec une vie communautaire, les ressources mais aussi la préparation des repas, l’éducation des enfants etc… sont des affaires communes. Bien que l’on y trouve plusieurs statuts sociaux distincts, il est courant que tous participent aux travaux communs comme la construction de maisons, la réfection et l’entretien de routes ou les grands travaux agricoles.
L’essentiel de la population est composé d’agriculteurs, de chasseurs et de pêcheurs. Si tous sont capables d’entretenir et de fabriquer leur propre matériel et un grand nombre d’outils du quotidien, on y trouve aussi quelques artisans spécialisés dans la fabrication de certains outils/armes, la plumasserie, la céramique… et parfois des éleveurs d’oiseaux. Formant un groupe homogène, les familles d’un tejchil vivent le plus souvent dans de grandes bâtisses communautaires laissant peu de place à l’intimité et pouvant accueillir d’une centaine d’individus à un village entier. On trouve plusieurs exceptions à cette règle comme chez les tamomis et zinixtes où les enfants de 6 à 16 ans vivent dans une bâtisse à part comme chez les garapas où chaque bâtisse regroupe non pas des familles mais des corps de métiers. A l’inverse chez les hulcehs, mayanos et akabims chaque famille possède sa propre maison.
Malgré la relative horizontalité des oxotllis, deux individus sortent du lot. Le premier est le chaman qui occupe une place un peu à part et est souvent le seul à ne pas participer aux grands travaux communs. A la fois guérisseur, conseiller, devin, sorcier et maître des rites et coutumes. Il vit dans une maison souvent avec ses apprentis et parfois sa famille. Il n’est pas rare qu’un chaman vive hors d’un tejchil et même qu’il s’occupe de plusieurs villages.
La yat’ic (de même que le capiwa ou le jinalt’an) est l’autre individu qui sort du lot. Possédant un statut à part elle peut être très proche du reste de son village ou à l’inverse faire partie d’une petite élite (comme chez les zinixts, maras et tamomis) où ils ne sélectionnent leurs partenaires que chez les enfants d’autres yat’ics. Parfois réservé aux femmes, ce rôle se transmet de mère en fille ou à défaut de manière matrilinéaire. Possédant souvent quelques insignes propres à leurs rangs (nombreux bijoux, coiffes…), c’est surtout lors des cérémonies que les yat’ics se distinguent le plus par leur apparence. Elles sont d’ailleurs souvent portées sur des litières à cette occasion.
La plus grande particularité concernant la société oxotllie est la question des sojiilis (captifs). Ce terme est difficilement traduisible mais il se rapproche des notions de captif ou d’esclave. Il s’agit de personnes presque toujours oxotllies ayant été capturées lors de conflits entre tejchils (très rarement lors de raids) et qui sont « incorporés de force » dans le tejchil du vainqueur. Devant participer aux activités de leur nouvelle communauté ils n’ont cependant pas voix au chapitre concernant les décisions et souvent ils seront soumis à une famille ou directement à la yat’ic. On attend de ces sojiilis qu’ils s’intègrent à leur nouveau village et le fassent vivre comme le leur. L’intérêt de ces captifs est multiple pour le village. Tout d’abord ils permettent au tejchil de grandir numériquement mais aussi de s’affirmer sur les autres par ces captifs, mais aussi cela permet un transfert important de connaissance. En effet la personne apportera alors avec elle ses connaissances et savoir-faire qu’elle mettra au service de son nouveau village. Très rarement maltraités, ces sojiilis sont un moyen privilégié de passation de connaissance d’une communauté à l’autre avec les mariages intertribaux. Ceci se voit surtout dans les zones où deux cultures oxotllies se côtoient. Cela peut donner lieu à un métissage culturel, l’émergence de nouveaux styles de céramiques, des évolutions linguistiques locales… même si cela est parfois mal vu. Dans la très grande majorité des cas les sojiilis se marieront avec un membre de leur nouveau tejchil ce qui les libèrera de leur statut. Dans certains cas notamment chez les xibans, hulchehs et parfois chez les garapas, maras et zinixts, ces mariages sont forcés juste quelques jours après la capture. Dans des cas plus rares le captif sera libéré et autorisé à revenir dans son village d’origine souvent pour se marier avec une personne. Dans tous les cas, il est mal vu qu’un sojiili s’enfuit et revienne dans son tejchil d’origine. La plupart des sojiilis acceptent d’ailleurs volontairement leur sort considérant que cela est dans l’ordre des choses.

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