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Les calendriers et le temps

La question du temps est centrale pour les peuples de Catchaluk tant en matière agricole que cultuelle. Bien que très différents, les peuples de Catchaluk ont une vision relativement commune du temps et plus particulièrement des années. Cette vision est basée sur un grand calendrier à la fois solaire et lunaire. Fait pouvant étonner, ce double calendrier est le même pour tous les peuples à l’exception notable des noms donnés aux saisons et mois lunaires. La raison en est en fait très simple ces deux calendriers se basent sur des phénomènes célestes connus et visibles de tous comme les équinoxes, les solstices ou les phases de la lune. A ce double calendrier s’ajoute souvent un calendrier divinatoire qui aurait une influence sur le destin d’une personne à sa naissance et aiderait à déterminer son nom. 

Le calendrier luni-solaire

Ce calendrier est le plus important. Il est en réalité composé de deux calendriers distincts, l’un solaire utilisé pour déterminer la date courante, les moissons, les saisons, les évènements historiques etc… se basant sur les mouvements du soleil et le calendrier lunaire surtout utilisé à des fins cultuelles. S’il ne s’agit pas d’un calendrier luni-solaire au sens premier du terme (utilisant les deux pour déterminer une année), pour la plupart des peuples, la parfaite association de ces deux calendriers (1er jour de l’un correspondant au premier de l’autre) est vue comme un évènement majeur lourd de sens et de possibles conséquences. 

Le calendrier solaire

Le calendrier solaire est en quelque sorte le calendrier principal. Il est celui utilisé pour donner l’année (quand le peuple les compte), déterminer les semailles, la possibilité de faire tel ou tel évènement. Généralement si une personne se pose la question de la date c’est à ce calendrier qu’elle fait référence.

Connaissance des dates

Si le temps peut occuper une place importante de la vie cultuelle, militaire et agricole des peuples de Catchaluk. Dans leur grande majorité les populations ignorent la date exacte du jour. Cette information est surtout connue des prêtres, membres de l’administration, nobles et paretches qui la communiqueront au besoin. De manière encore plus large la grande majorité des personnes y compris au sein de la noblesse et de la petite administration ne connaissent pas l’année dans laquelle ils se trouve. Cela est d’autant plus compliqué que d’un territoire à l’autre tous ne sont pas d’accord sur l’année en cours selon le moment où l’on fait commencer l’ère actuelle.  

Sur Catchaluk, une année solaire se compose d’exactement 360 jours divisés en 4 saisons parfois divisées en mois pour des aspects pratiques. Chaque saison est composée de 89 jours plus 1. Ce +1 correspond en réalité à ce que l’on pourrait dire être le premier jour de cette saison. Il n’est cependant pas compté. En effet ce jour est vu comme une journée de transition et un peu hors du temps à l’image de l’aube qui n’appartient ni au jour ni à la nuit. Ce jour 0 est souvent un jour qui sera dédié à de petits sacrifices (dont la nature dépendra de la saison) aux patchamas dans le but de donner de la force à la saison qui va commencer. Le 45ème jour de chaque saison revêt une importance particulière. Situé à la moitié de la saison, il marque la pleine force de cette dernière et doit donc être célébré. C’est souvent un jour où a lieu un sacrifice important et pour certains peuples (atlecs, aweches, pocthans, huitzes) c’est aussi un jour de fête où il est interdit de travailler.  

Chez tous les peuples ayant connu une influence atlèque, les saisons portent les mêmes noms cependant elles sont assez différentes du fait des climats et de la géographie entre l’est et l’ouest.

-Pluie : la saison de la pluie est la première saison. Elle commence avec le jour le plus court (solstice d’hiver) et cette pluie est globalement la plus fraiche mais aussi la plus humide. A l’ouest c’est la saison où l’on pourra voir le plus de précipitations importantes jusqu’à 6 à 8 jours par mois. Elle est considérée comme une saison très propice et marque autant le début de la grande saison agricole que de l’année. A l’est, cette saison est considérée comme la moins agréable. C’est une période de pluie très abondante ne permettant pas de travaux agricoles importants pas plus que des activités militaires majeures. Son début est cependant souvent marqué par d’importantes récoltes. 

-Poisson : seconde saison elle commence avec un équinoxe (de printemps). A l’ouest elle marque des pluies sensiblement plus rares mais aussi plus violentes. Le climat se réchauffe lentement et devient sensiblement plus sec. C’est généralement une saison plus calme propice aux grands travaux (routes, rénovations de temples/palais…). A l’est, le climat est toujours très humide et les pluies restent très abondantes même si elles laissent plus d’éclaircies. C’est souvent durant la seconde moitié de cette dernière que débutent les grands travaux agricoles. La saison est aussi marquée par le début des crues. 

-Maïs : la troisième saison débute avec le jour le plus long (solstice d’été) et est considéré par de nombreux peuples comme la plus intéressante. A l’ouest elle est le premier mois du cœur de la saison sèche mais aussi le début des crues provenant de la fonte des glaciers. Si les pluies se font très rares c’est aussi une saison vue comme très fertile où l’on va réaliser l’essentiel des récoltes de pleine terre.  A l’est cette saison marque à la fois un léger réchauffement ainsi qu’un recul des pluies et de l’humidité. C’est une saison de travaux agricoles mais aussi de récolte. Dans de nombreuses régions elle est marquée par de très importantes crues.

-Mort/guerre : il s’agit de la dernière saison de l’année commençant avec un équinoxe (d’automne). Comme son nom l’indique cette saison est souvent celle dédiée aux conflits mais aussi aux constructions. A l’ouest c’est la saison la plus sèche. Permettant peu de travaux et rapidement marquée par de légères décrues, cette saison est celle des conflits, de la poursuite de grands travaux mais aussi des changements de campement pour les cutchakans. A l’est, cette saison est aussi la moins humide (même si les précipitations sont encore régulières) et est marquée par de fortes décrues. C’est souvent une saison très chargée à la fois dédiée aux conflits mais aussi aux travaux importants. 

Certains calendriers comme celui utilisé par l’Empire Atlec utilisent aussi des mois. Simples outils permettant de subdiviser les années ils sont au nombre de 4 et comprennent chacun 21 jours +1. A ces 88 jours s’ajoutent le jour 0 et 45 de chaque saison qui ne sont compris dans aucun mois.

Saisons et cultures

Un point important à garder à l’esprit est que si l’on trouve des saisons plus favorables aux activités agricoles, on cultive de nombreuses plantes comestibles toute l’année. Il faut aussi ajouter que la température varie relativement peu selon les saisons et restera toujours assez douce. L’ouest bénéficiant moins de précipitations sera bien plus impacté que l’est toujours plus humide ou nombre de plantes se cultivent presque toute l’année.  

Le calendrier lunaire

Le calendrier lunaire comme son nom l’indique base son fonctionnement sur les phases de la lune. Il est surtout réservé à un usage rituel et c’est autour de lui qu’ont lieu les principales fêtes religieuses. Une année lunaire est composé de 7 mois lunaires chacun correspondant à un cycle lunaire complet soit 27 jours +1. Une année lunaire comprend donc 196 jours.  Dans ce calendrier chaque lune est consacrée à un patchama à qui les fêtes seront dédiées. Dans l’ordre on trouve : Patchama Coctolo, Patchama Kukule, Patchama Viracotal, Patchama Ainty, Patchama Axiblanka, Patchama Kilza et Patchama Cucualtan. 

Ayant un fonctionnement similaire au calendrier solaire, ce calendrier commence par un jour 0 correspondant à la nouvelle lune. Dans de nombreuses cultures (atlecs, aweches, zacoalts et akoutlals) c’est un jour de repos où il est interdit de travailler et qui est marqué par des sacrifices au patchama de la lune en cours pour lui donner de la force dans le mois à venir. C’est souvent un jour où l’on va faire d’éventuelles offrandes au temple. Le 14ème jour du mois est celui de la pleine lune. Marquant l’apogée de la divinité il est un jour de repos mais aussi de fêtes plus ou moins importantes selon les lieux. Il est bien entendu marqué par des sacrifices mais aussi par des célébrations publiques tant en rapport avec la divinité. En plus de ces deux dates il arrive que les 7ème et 21ème jours soient aussi des jours dédiés au repos et à de petits sacrifices aux divinités.

Sacrifices et fêtes

S’il est vrai que les jours 0 et 14 du calendrier lunaire comme les jours 0 et 45 du calendrier solaire appellent à des cérémonies et sacrifices, dans la pratique, ces derniers ne sont vraiment importants et mis en scène que dans les grandes villes. Dans les petits villages où un prêtre est présent, si des sacrifices sont effectués ils sont souvent d’une importance moindre et ne sont pas toujours faits en public (chez les toxcecs et huitzes, ils sont rares). Cela ne veut pas dire qu’ils n’accordent pas de jours de repos et de fêtes de village.

Le fonctionnement jumelé

Calendrier lunaire et solaire fonctionnent de concert ainsi chaque jour possède une date sur les deux calendriers. Les deux calendriers ayant une durée très différente (360 jours pour le solaire et 196 pour le lunaire), ces derniers ne coïncident que tous les 198 ans. Le premier jour de cette année sera donc 0 pluie du calendrier solaire et 0 Patchama coctolo du calendrier lunaire. Cette conjonction des deux calendriers est vue comme un moment charnière apportant de très importants changements mais aussi de possibles fins d’une ère, de possibles grandes catastrophes etc… C’est souvent une période d’inquiétude pour nombre de populations et elle sera marquée par un arrêt total des travaux ainsi que d’importants sacrifices. 

Une autre conséquence de ce double calendrier est que des fêtes de l’un et de l’autre peuvent se dérouler en même temps ce qui donne alors souvent lieu à des fêtes bien plus importantes car jumelant deux évènements.

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Les variations du calendrier

Jusqu’ici le fonctionnement du calendrier mais aussi les noms donnés sont ceux que l’on retrouve chez les grandes puissances ayant été influencées au cours de leur histoire par l’Empire Atlec ainsi que les akoutlals et cutchakans. On trouve cependant un certain nombre de variations chez certains peuples. 

L’une des premières différences qui est à la fois la plus notable et ayant le moins de conséquences est un changement des noms des saisons dans les calendriers. Sur ce point on notera aussi que les cutchakans bien qu’utilisant de manière similaire le calendrier luni-solaire, possèdent tout de même des noms différents.

Pluie

Poisson

Maïs

Mort

Cutchakans

Nuages

Graines

Pousses

Roches

Oxotllis

Caïman

Aras

Crue

Singe

Tucoyas

Brume

Calme

Culture

Feu

Tiguis

Tempêtes

Filets

Feuilles

Lances

Une différence plus importante concerne le rapport au temps long. Chez les oxotllis, tiguis ou encore tucoyas, les années ne sont pas vraiment comptées ce qui a plusieurs implications. D’une part on ne se réfère au passé que par des notions vagues « du temps de mon grand-père », « quand mon père avait 5 soleils »… Ceci entraine donc un rapport très flou au passé dès lors que l’on dépasse les générations vivantes et une perception totalement distordue de ces temps anciens. Le comptage des années n’est cependant pas totalement absent puisqu’il est utilisé pour déterminer l’âge d’une personne ou la durée d’un traité. Une autre différence concerne la date et l’importance des jours de grande fêtes religieuses. 

-chez les oxotllis : pour ce peuple il n’y a pas vraiment de date. Si l’on peut se donner rendez-vous dans un certain nombre de jours après aujourd’hui ou un évènement précis, les jours n’ont pas de date en eux-mêmes. Cela ne signifie pas que les oxotllis soient perdus dans le temps. L’observation des astres, le climat et les migrations de certaines espèces sont des indices précieux permettant, surtout aux chamans, de pouvoir situer avec précision les évènements et fêtes à venir. Si cela est évident pour les fêtes liées à l’activité lunaire, cela l’est moins pour celles liées au soleil où l’expertise des chamans est nécessaire. Une autre conséquence est que les saisons et mois lunaires n’ont pas de jour 0 qui serait considéré comme hors du temps. Autre différence notable pour le calendrier lunaire, seules les fêtes du 14ème jour (pleine lune) sont célébrées et donnent lieu à des sacrifices.  Cependant l’aspect festif de ces jours est assez secondaire et ces jours restent des jours comme les autres pour ce qui est des activités et du travail.

-chez les tucoyas : ces derniers sont assez proches des oxotllis dans le sens où ils ne font pas de décompte précis des jours et que c’est donc aux chamans de déterminer la date. Cependant les fêtes lunaires sont vues comme très importantes, bien plus que les fêtes solaires. On fête autant le jour 0 que le jour 14 et en ces deux jours on trouve de grandes célébrations et banquets réunissant tous les villages. Toute action militaire, agricole ou même commerciale est interdite durant ces jours.

-chez les tiguis : les tiguis ont un comptage précis des jours sur les calendriers lunaires et solaires permettant aux chamans mais aussi aux devins de se situer précisément sur ces derniers. Pour ce peuple les fêtes solaires sont d’une importance moindre contrairement aux fêtes lunaires et surtout celles liées à la pleine lune qui sont particulièrement importantes tant en matière de sacrifices que de célébrations. Autre point important, le calendrier solaire tigui s’il est important pour les questions agricoles l’est tout autant pour les questions de pêche. La plupart des espèces ne peuvent être pêchées et consommées que durant une saison précise et toute infraction sera lourdement sanctionnée. Dernier point d’intérêt pour ce peuple la connaissance de la date est autant l’affaire des devins que des chamans.

Âge et anniversaire

Le rapport à l’âge est assez différent pour les peuples de catchaluk. En effet ces derniers ne fêtent pas le jour de la naissance d’une personne et ce n’est pas à partir de ce dernier que va progresser l’âge. Au lieu de cela au début de chaque du calendrier solaire, toutes les personnes prennent un an quel que soit leur jour de naissance. Pour les enfants, on complète parfois l’information du nombre de soleil par la saison de naissance (ex : né il y a 5 soleil durant la saison du maïs). A noté que chez les akoutlals et certaines tribus oxotllies, l’avancée se base non pas sur le calendrier solaire mais lunaire. 

Les principales fêtes

Il existe de très nombreuses fêtes célébrées par les peuples de Catchaluk. Si certaines sont ponctuelles et liées à un évènement (victoire au combat, changement de dirigeant etc…), la grande majorité sont liées aux calendriers. Cette section s’intéressera surtout aux principales fêtes qui seront surtout célébrées par les peuples dits civilisés (atlecs, zacoalts, iktomis et akoutlals). On trouve cependant d’autres fêtes chez les autres peuples mais ces dernières auront tendance à être plus locales. 

Nouvelle année

C’est certainement la fête la plus importante du calendrier. Célébrée par toute la population elle dure plusieurs jours et se déroule en 4 phases. La première phase est la phase de préparation se déroulant avant le jour 0 de la saison de la pluie. C’est une phase où l’on ne travaille pas durant 4 jours dans l’Empire Atlec, 3 chez les yapanecs et mapanitls et 5 chez les huitzes. Durant cette phase on prépare la célébration à venir. Normalement on ne participe pas à des activités militaires ou à de grands travaux. C’est souvent durant cette période que l’on va apporter des animaux ou esclaves aux prêtres pour le jour fatidique. Chez les atlecs et aweches c’est aussi une période de jeune où chacun doit faire une offrande de sang au moins une fois par jour pour aider au passage de l’année. 

La seconde phase correspond au jour du passage d’une année sur l’autre, le 0 pluie. C’est une journée où les familles se retrouvent mais où il n’y a pas de fêtes. Le repas partagé est généralement léger ou absent. Si la bonne humeur est normale, il est interdit de jouer à des jeux d’argent, de faire de la musique ou de chanter durant ce jour. La principale activité de la journée est souvent un repos en préparation de la nuit à venir ainsi que l’écoute d’anciennes histoires et de récits sur les dieux. C’est la nuit qu’aura lieu le principal évènement. En effet cette nuit, la plus longue de l’année est vue comme une charnière majeure pouvant amener à la fin des temps. C’est donc une nuit de veille qui se prolongera jusqu’à l’aube. Dans les grandes villes ayant à gérer un territoire (cité zacoalte, capitale de régions dans l’Empire Atlec) cette nuit est consacrée à des sacrifices humains. Trois grands types sont utilisés mais tous ont en commun de faire appel au feu. Dans l’Empire Atlec, la coutume est de retirer le cœur des sacrifiés et de les lancer dans de grands brasiers. Chez les yapanecs et mapanitls, on effectue plusieurs sacrifices mineurs permettant de créer un « lit » de corps sur lequel sera fait le principal sacrifice. Toujours un guerrier prestigieux, volontaire et né sous un bon signe, ce dernier se verra arracher le cœur et le prêtre tentera de démarrer un feu sur son torse. En cas de réussite cela marquera le début de l’année. Chez les huitzes et toxcecs ces sacrifices ont généralement lieu dans les lieux reculés où une part importante de la population viendra assister à l’évènement. On choisira généralement un lieu en hauteur. Là, un grand feu sera allumé et les sacrifiés (de 5 à 10) seront richement habillés, drogués et jetés dans le feu. Plus ou moins volontaires, ces sacrifiés auront au préalable passé une année entière à vivre dans la richesse et l’opulence et à être traités comme des divinités. Souvent ces personnes seront discrètement égorgées ou lourdement empoisonnées avant d’être jetées au feu pour leur éviter trop de souffrances inutiles. Quelle que soit la tradition la population veillera jusqu’au lever du soleil, évènement qui sera marqué par de grandes acclamations, manifestations de joie et musique. 

Le jour 1 de la saison de la pluie n’est pas exactement un jour de fête. Ce jour est en réalité consacré à accueillir la nouvelle année et à faire place nette. Il est alors consacré au ménage, à l’entretien de la maison mais aussi aux soins de sa personne. Dans les cités zacoaltes, les personnes malades doivent souvent quitter leurs maisons voire leur village le temps de ce nettoyage. Chez les huitzes elles sont même symboliquement chassées (sans violence) avec un balai. Ces rites démontrent la volonté de faire place nette et de chasser toutes les impuretés de l’année précédente. Chez les aweches, pochtans et atlecs, cette volonté de ménage se traduit aussi par le fait de symboliquement passer le balai dans les rues. Chez ces peuples ainsi que chez les iktomis les balais utilisés durant la journée seront brulés dans de grands feux de joie. Le reste de la journée sera consacré au repos et à la préparation des festivités à venir. 

C’est à partir du jour 2 que les festivités commencent vraiment. Dans les villes et villages on assiste à de grandes fêtes avec de la musique, des jeux et de très grandes quantités de nourriture. C’est un moment de grande joie et de partage où les autorités sont souvent moins regardantes sur les règles de bonne conduite. Chez les atlecs et akoutlals c’est aussi l’une des périodes où l’on peut manger de la viande et, pour les premiers, plusieurs familles se cotisent pour tuer un lama pour l’occasion. Durant ces fêtes si l’on peut acheter de la nourriture il est très courant que l’on propose gratuitement nourriture et boissons aux passants que ce soit par le biais de « professionnels » rémunérés par les autorités ou simple volonté de partage. La durée de cette période est variable. Elle ne dure qu’une journée chez les yapanecs, huitzes et mapanitls. Dans les cités toxcèques et iktomies la durée est de 2 jours. Mais c’est surtout dans le territoire des aweches et de l’Empire Atlec que les festivités sont les plus longues avec une durée de 4 jours. Dans ce dernier cas, le dernier jour est consacré au repos avant la reprise des activités. 

Fête de la fertilité 

On trouve chez tous les peuples des fêtes et rites visant à favoriser la fertilité de la terre. Si elles ont lieu à des périodes différentes pour les peuples de l’ouest (atlecs, aweches, mapanitls, toxcecs, akoutlals) et de l’est (yapanecs, huitzes), elles gardent en commun un même objectif; régénérer la terre et favoriser la pousse des plantes. A ce titre, elles sont dédiées à Patchama Axilbanka et sont précédées de 1 à 2 jours de repos pour permettre leur préparation.

Pour les cultures de l’ouest cette fête a lieu 21 jours avant la fin de la saison des pluies, date marquant traditionnellement le début des principales plantations quand les pluies ne risquent plus de noyer les terres mais que la terre est humide. La cérémonie se déroule au sommet d’un temple où l’on aura accumulé un grand nombre de graines de maïs avec en leur centre une idole à l’image de Patchama Axilbanka. Une foule importante sera généralement massée au pied de ce dernier. A l’aube on y sacrifie généralement plusieurs personnes et dans les villages, des animaux par égorgement. Le sang sera précieusement récupéré dans de grandes vasques en céramique et servira à asperger le maïs tout en demandant à Patchama Axilbanka de bien vouloir accorder la prospérité aux récoltes. Une fois le sacrifice fait, les graines seront jetées sur la foule présente qui les ramassera pour les planter dans ses futurs champs. La tradition veut que ces graines assureraient une grande fertilité aux terres. Le reste de la journée sera consacré à des fêtes avec de nombreux jeux, musiques et de grandes quantités de nourriture faites et distribuées par tous. 

A l’est, la fête est plus tardive les pluies importantes se prolongeant durant la saison du poisson. La fête a généralement lieu le 28 de la saison. Le cœur de cette cérémonie se déroulera dans la capitale de la cité sur un terrain d’environ 100m² où l’on aura fait pousser des herbes facilement inflammables. Seules des personnes importantes pourront y assister et souvent les prêtres des villages de la cité viendront assister à la cérémonie. Au matin, le notchapa et des membres de la noblesse couperont les plantes présentes avant de mettre le feu à ces dernières (souvent aidés d’herbes sèches) comme on le ferait dans la culture sur brulis. Tant que le feu brule, les personnes présentes chantent demandant à Axilbanka de bien vouloir garder les graines au chaud dans son ventre avant que vienne le moment de leur éclosion. Le notchapa se présente ensuite au centre du champ et fait une offrande de son sang le plus souvent en se passant une cordelette où sont nouées des aiguilles d’agave à travers la langue. Une fois cela fait les prêtres retournent chez eux pour annoncer que la terre est de nouveau fertile ce qui marquera le début officiel des semailles. Pour l’essentiel de la population qui ne participe pas à ces rites, il s’agit d’un jour de fête où l’on va s’amuser, partager en famille ou avec la communauté proche avant les grands efforts à venir. On y trouve assez peu de grandes manifestations publiques comme on retrouve dans d’autres fêtes.

Fête des lamas

(aweches, empire atlec)

Probablement d’origine aweche, la fête des lamas est depuis longtemps une fête très populaire de l’Empire Atlec ainsi que du huatanab iktomi. Animal central de ces cultures, il est prisé tant pour sa capacité à transporter, sa laine précieuse mais aussi son sens de l’attention. Cette fête est généralement fêtée 10 jours avant la fin de la saison du poisson mais peut-être décalé un jour avant ou après selon la proximité d’une fête liée au calendrier lunaire. De manière générale il faut au moins un jour de battement entre l’une de ces fêtes et la fête du lama. Ce jour de battement est surtout utilisé comme un jour de repos afin de préparer les évènements à venir. La fête du lama marque un moment important des cultures de l’ouest. Avec la fin des pluies de la saison du poisson arrivent les chaleurs et la saison de la tonte des lamas permettant à la fois de récolter la précieuse laine mais aussi d’éviter que ces derniers n’attrapent des maladies ou ne souffrent trop de la chaleur. Les jours précédant la fête, le principal prêtre du lieu (ville ou village) ira à la rencontre des éleveurs de lamas des environs et choisira deux lamas (un blanc et un noir) que les éleveurs viendront apporter au temple le matin de la fête. Ces derniers seront parés puis sacrifiés par égorgement. Leur sang sera récupéré et déversé sur l’idole de Patchama Kilza divinité à l’origine des animaux et des hommes pour la remercier de ses bienfaits et demander aux lamas de produire une belle laine. Durant la cérémonie, les éleveurs de lamas des environs viendront faire une offrande de leur propre sang au temple avec l’aide d’un prêtre pour assurer un bon avenir à leur bête. Ce n’est qu’après cela que les tontes pourront commencer. Cependant seuls quelques animaux seront tondus le jour même. Souvent les bêtes les moins prometteuses où, si l’éleveur est très prospère, des bêtes spécialement engraissées. Une fois tondues ces bêtes seront tuées et préparées pour être distribuées lors de la fête qui suivra. La fête en elle-même commence généralement à midi. Extrêmement appréciée elle est souvent marquée par des défilés de lamas souvent richement parés. Il est de coutume que les éleveurs participent à des concours de lamas, celui apportant le plus beau spécimen selon le paretche local obtenant une coquette somme. De manière plus générale tous les éleveurs de lamas se voient offrir des cadeaux par des inconnus, membres de l’administration, prêtres… En échange de quoi ils distribuent gracieusement la viande qu’ils ont préparée aux habitants. La fête est aussi l’occasion de nombreux jeux, chants et danses. Si ce jour n’est pas consacré au travail et que le commerce y soit interdit dans l’Empire Atlec, c’est aussi une bonne occasion pour les éleveurs de lamas de se faire remarquer et de conclure des accords qui ne seront honorés que plus tard. 

Fête des morts

(zacoalts)

La fête des morts est une fête très importante présente dans toutes les cultures zacoaltes ainsi que chez les akoutlals. Elle existe aussi chez les oxotllis et tiguis mais dans des formes différentes. Cette fête est à distinguer de la poursuite normale des rites mortuaires et durent généralement de nombreuses années après la mort de ce dernier. La fête des morts se déroule en réalité sur deux jours les 39 et 40 du mois du maïs. La première des deux journées est consacrée aux personnes mortes avant l’âge adulte et la seconde celles mortes une fois ce dernier atteint. Cependant dans la pratique elles sont rigoureusement identiques. 

La fête des morts est une fête privée se faisant en famille ou avec les amis proches sur l’ilot d’habitation où sont enterrés les défunts. Pour se préparer à cette fête on prépare de grandes guirlandes de fleurs et beaucoup de nourriture. Durant toute la journée on dépose une natte sur le sol à un endroit où l’on déposera diverses offrandes : fleurs, cacao, graines, fruits, aliments… qui sont là pour attirer l’âme du mort durant une nuit et profiter de sa présence. Souvent des amis de la famille et du défunt viendront déposer diverses offrandes. Le cœur de la fête des morts ne sera cependant pas le jour mais le soir. Il s’agit d’une veillée très heureuse et festive se faisant en famille. On y mange beaucoup, fait de la musique, partage des souvenirs et profite de ce bon moment où l’on pense que l’âme du mort est présente. 

Nouvelle année

Les fêtes du maïs sont parmi les fêtes les plus importantes de l’année. On les retrouve dans la plupart des peuples mais elles prennent des formes différentes et se font à des dates différentes. Pour les peuples de l’ouest (atlecs, iktomis, akoutlals, pochtans, mapanitls et aweches) elle est célébrée le 63 de la saison du maïs. Pour les cutchakans la fête se fait généralement vers le 49. Pour les huitzes et toxcecs, la fête est plus tardive se déroulant le dernier jour du mois. Dans tous les cas cette fête est, contrairement à d’autres, plus une célébration qu’une célébration religieuse et les sacrifices n’y ont qu’une part très secondaire. Elles ont pour but de célébrer les moissons et la prospérité tout en donnant du cœur à l’ouvrage pour la suite. Elles sont généralement précédées d’un ou deux jours de repos permettant de préparer ces fêtes. 

Ces fêtes sont globalement similaires avec de nombreuses activités dans les rues, de la musique, des chants, des jeux ainsi que de grandes quantités de nourriture distribuée gratuitement ou non. Au-delà de cette base commune on trouve plusieurs expressions propres à chaque peuple :

-atlecs/ aweches/pochtans : pour ces peuples il est de coutume pour les personnes du peuple et plus particulièrement celles faisant pousser du maïs de se fabriquer des masques à l’aide de feuilles de maïs parfois agrémentées de perles de bois et de vannerie. Parfois très grands, les masques sont parfois complétés de toute une tunique ou une cape de feuille de maïs. Ainsi affublés ses porteurs de maïs iront voir les maisons de ceux dont la culture de cette plante n’est pas leur activité principale (artisans, poètes, paretches, riches marchands…) et recevront de ces derniers des cadeaux, biscuits ou fèves de cacao. Si la personne n’est pas assez généreuse ils la menaceront en disant « ton maïs ne sera pas bon, ton qetec te punira. ». S’ils reçoivent une récompense suffisante ils offriront alors à l’habitant un épi de maïs en remerciement. Si la personne refuse ou reste pingre, les agriculteurs pourront alors la punir en lui soufflant de la poudre de piment très fort au visage ou en l’aspergeant d’une eau où auront macéré des piments très forts. Très bonne enfant la pratique est surtout pratiquée par les jeunes hommes ou femmes et elle s’est répandue hors du cercle des agriculteurs. Cependant si une personne qui n’est pas agricultrice est démasquée, elle subira le même sort que les pingres. 

-mapanitls : Ces fêtes commencent toujours par une longue matinée de danse devant le principal temple de la ville ou du village. Durant plusieurs heures, elles visent à accueillir le maïs qui sort du sol et à honorer Axilbanka. Durant ces danses il est très courant que certains guerriers, certains nobles, le notchapa et les prêtres se percent divers endroits du corps avec des aiguillons pour que leur sang nourrisse Axilbanka et l’aide à se remettre de son « accouchement » (naissance du maïs). Généralement pour les personnes percées la danse ne dure que peu de temps. Une fois le soleil au zénith, un sacrifice important est fait à Axilbanka. Commencent alors les festivités à proprement parler. Si l’on y partage jeux, nourriture, musique et chant, l’un des éléments les plus atypiques est l’utilisation d’une poudre blanche. Cette poudre est réalisée les jours précédents en moulant du vieux maïs souvent agrémenté de craie. Lors de la fête il est très commun que les jeunes personnes s’en jettent dessus essayant de marquer les autres. Décrits comme un jeu de grands enfants il n’est pas rare que cela dégénère et que ce soit toute une rue qui participe au jeu couvrant le sol et les personnes de poudre blanche. 

-akoutlals : s’ils participent parfois aux fêtes du maïs des autres peuples, les akoutlals possèdent une importante tradition liée au maïs et aux récoltes. La veille de la fête, les familles akoutlals réalisent une sorte de poupée faite d’épis de maïs représentant une femme souvent enceinte. Elle représente la terre qui a accouchée du maïs. Déposée sur une sorte d’autel de bois devant la maison la poupée pourra ainsi profiter des festivités et on devra lui jouer de la musique, lui adresser des chants etc… Durant la journée tous les membres de la famille devront boire une boisson à base de maïs et de piment. Extrêmement forte et chaude, elle est là à la fois pour rappeler les douleurs de l’accouchement de la terre à ceux qui la cultivent et aider symboliquement cette dernière à partager sa douleur avec ceux qui bénéficieront du maïs. 

-huitze : chez les huitzes comme chez les autres zacoalts, la fête du maïs est accompagnée de deux jours permettant de préparer des colliers de fleurs et d’épis de maïs qui seront portés lors de la célébration mais aussi de magnifiques sculptures et fresques florales qui seront exposées à la vue de tous. Les fêtes se dérouleront principalement dans les rues avec beaucoup de musique et de danses. Durant les fêtes, surtout à l’aube et au crépuscule, les prêtres apporteront à toutes les familles un bol d’eau provenant d’un cénote ou d’une grotte. Cette eau sera mélangée avec de la pâte de maïs puis mise sur un petit autel non loin des champs. En dessous de cet autel seront cinq pierres (quatre autour et une au centre) marquant les points cardinaux. Durant plusieurs jours, ces pierres seront arrosées avec l’eau de maïs dans le but d’aider le sol à se régénérer. Probablement très anciens on attribue ce rite à d’anciennes pratiques chamaniques. 

-toxcec : chez les toxcecs la fête du maïs est assez simple. Prenant la forme de nombreuses célébrations, le plus souvent hors des villes et villages, elle se caractérise par le très grand nombre de plats utilisant du maïs qui seront consommés. C’est aussi l’un des principaux moments où l’on consommera de la chicha, bière de maïs. Au moins trois lunes avant le début de la fête une femme ayant déjà donné naissance a été choisie pour devenir la mère du maïs. Le jour de la fête, elle sera habillée d’un costume fait de feuilles et d’épis de maïs. Durant la fêtes tous ceux qui le souhaitent peuvent venir présenter un unique épi de maïs de leur production. La mère du maïs aura pour charge de déclarer quel sera le meilleur d’entre eux et son producteur sera richement récompensé. Le soir, la reine du maïs sera amenée au temple et sera sacrifiée par égorgement. Son sang sera récolté par les prêtres qui iront le répandre dans les champs de maïs entourant la ville en étant accompagnés d’une grande procession chantante et dansante. Très important ce rite vise à la fois à aider Axilbanka à se régénérer après la naissance du maïs et symbolise aussi la petite mort de la mère à la naissance (elle perd une part d’elle-même dans la pensée toxcèque). Si pour les villages proches des grandes villes, la fête et le sacrifice se feront proches des centres urbains, pour les villages plus éloignés il est courant que plusieurs villages se réunissent ou que le sacrifice humain soit remplacé par le sacrifice d’un animal (toujours une femelle) portant un collier d’épis de maïs.

-yapanec : Chez les yapanecs la fête du maïs commence dans la matinée par de grandes danses publiques depuis la place principale de la ville ou du village qui dureront toute la matinée. Une fois le soleil haut dans le ciel, une femme de chaque foyer rejoindra une procession qui la mènera vers des champs en dansant. Une fois sur place ces femmes cueilleront chacune un épi de maïs qu’elles emmailloteront dans un tissu comme on le ferait pour un enfant, cet épi sera gardé précieusement toute la journée par les membres de la famille pour leur apporter chance et prospérité. Il sera gardé jusqu’à la fin de la période des moissons. Le reste de la journée est composé de jeux, de banquets publics et de partages de nourriture. 

Fête du renversement 

La fête du renversement est une importante fête de l’Empire Atlec. Elle est surtout célébrée dans les villes atlèques, aweches et pochtans où l’on trouve une forte distinction entre l’élite et les gens du commun. Cette fête a généralement lieu 5 jours avant la fin de la saison du maïs durant les débuts de la saison creuse mais sa date peut être changée si elle correspond à une grande fête du calendrier lunaire. Durant trois jours, le premier jour de cette fête est marqué par une lutte rituelle entre les jeunes hommes (et parfois femmes) issus des écoles de l’élite et de celles du peuple. Cet affrontement peut prendre plusieurs formes (lutte, course, jeu, etc…) et les règles varient à l’échelle locale. Quoiqu’il en soit, lorsqu’une école l’emporte sur une autre, les vainqueurs vont dans l’école du perdant et y prennent tout ce qu’ils peuvent (matériel, nourriture, natte, couvertures etc… les codex sont cependant épargnés) et les perdants doivent non seulement servir les gagnants durant deux jours, mais de plus ils doivent gravir les marches de la pyramide la plus proche pour faire une offrande de sang.  A la fin de la fête, le dirigeant local donne aux perdants le matériel nécessaire pour reprendre leur cours de manière normale. Cette fête est particulièrement appréciée et donne rarement lieu à de graves débordements. Elle est aussi accompagnée de nombreuses manifestations publiques comprenant jeux, danses, chants, nourriture…

Fêtes de la pluie

La fête de la pluie est une fête importante dans les régions sèches de l’ouest et plus particulièrement sur les terres de l’Empire Atlec, dans le huatanab iktomi, chez les pocthans, aweches et cutchakans. Si elle connait plusieurs manifestations on en connait trois principales :

-l’appel de la pluie : cette fête est très importante dans les cultures pochtannes, aweches et akoutlales. Durant trois jours elle commence au 70ème jour de la saison de la mort et est suivie de deux jours de repos. Très importante, cette fête est censée rappeler à Kukule que la saison de la pluie arrive bientôt et à ce titre une grande offrande de sang lui est faite. Si elle donne lieu à de nombreuses manifestations festives (distributions de nourriture, jeux, musiques etc…) le cœur de cette fête réside dans une longue danse effectuée devant le principal temple du lieu. Cette danse dure toute la journée des 3 jours de fête, temps durant lequel les participants changeront au grès de la fatigue. Cette longue danse possède deux particularités, la première est que les participants vont tous offrir un peu de leur sang que ce soit en se piquant légèrement le pied pour laisser des marques de sang sur le sol à de vraies pratiques de perçant des cuisses, de la peau, les pectoraux ou des biceps à l’aide d’aiguillons qui seront maintenus durant toute la durée de la danse faisant couler le sang durant toute la danse. La seconde est que de grandes quantités de chicha sont distribuées aux danseurs pour les aider à supporter la douleur de la danse. Durant cette fête l’ivresse est tolérée dès lors que les personnes participent au grand don de sang. C’est considéré comme un grand honneur de participer à cette danse et la première participation est souvent une des marques du passage à l’âge adulte.

 

-la fête des larmes (atlecs, aweches, akoutlals, yapanecs) : la fête des larmes est une seconde fête de la pluie chez les atlecs, pochtans et aweches mais qui est aussi pratiquée par les yapanecs. Elle a lieu 7 jours après les débuts de la fête du poisson et est dédiée à Patchama Kukule. Elle dure généralement deux jours dont un de préparation. Plusieurs jours avant la fête, les prêtres auront choisi des enfants (orphelins, enfants donnés par leur famille etc…) et ces derniers seront préparés et plutôt bien traités dans un premier temps. Le premier jour de la fête ils seront amenés près d’un lac ou d’une source d’eau et seront forcés à pleurer en usant de divers moyens avant d’être noyés. Ce rite est censé apporter une bonne pluie pour les récoltes ni trop fortes, ni trop absentes durant la plus longue période possible. Après ce sacrifice, de grandes festivités ont lieu pour fêter le prolongement de la saison des pluies. 

-la fête du ciel brisé : elle est célébrée par les cutchakans et iktomis et a généralement lieu le 73ème jour de la saison de la mort. Elle est précédée d’au moins trois jours de repos permettant d’accumuler des vivres mais aussi d’acheter/fabriquer des jarres et trouver/acheter un lézard. Si cette fête commence généralement par un rite sacrificiel à Kukule pour lui demander de rapidement apporter la pluie, le cœur de la fête sera la destruction des pots. Le jour de la fête les ports sont garnis de graines de courges et de maïs, de copal, de tamales et l’on y dépose le lézard. Le moment venu le pot est hissé en hauteur à un arbre à l’aide d’une corde et les participants (souvent des enfants ou des jeunes adultes) doivent le briser à l’aide d’un bâton en ayant les yeux bandés. Une fois brisé le pot libère le lézard ainsi que son contenu que les plus jeunes se précipiteront de récupérer. Très ancien, ce rituel possède une forte portée symbolique. Le lézard est associé à l’eau et le bruit du pot qui se brise au tonnerre. En brisant le pot on libère ainsi l’eau contenue dans le ciel ce qui apporte la prospérité. 

Fête de la guerre 

(yapanecs, huitzes, toxcecs)

La fête de la guerre est un élément très important des cultures yapanèques, huitzes et toxcèques. Elle est généralement célébrée quand des campagnes militaires sont prévues et durent les 3 à 5 derniers jours de la saison du maïs et n’a lieu que dans la cité. Durant cette période une personne incarnera le qetec des zacoalts. Cette personne sera toujours un guerrier qui sera soit choisi par le notchapa (toxcecs) soit capturé au combat (huitzes et yapanecs). Durant cette période la personne sera traitée comme une divinité vivante et tous lui rendront régulièrement hommage publiquement y compris le notchapa lui-même. Habillé richement, il profitera de nombreux cadeaux de ceux qui partiront à la guerre. De grandes fêtes seront organisées dans la ville et il sera toujours accompagné de musique, de chants, de copal et de fleurs. Plusieurs fois la représentation du dieu sera invité par le notchapa et ses officiers militaires pour écouter leurs plans pour les combats à venir. Au crépuscule du dernier jour, l’ensemble de ceux qui vont partir au combat sont présents devant le principal temple. Celui qui a incarné le dieu en gravit alors les marches pour y être sacrifié par cardiectomie puis décapité. On considère qu’il pourra ainsi délivrer un message au qetec et s’assurer de son soutien dans les combats à venir. La tête du sacrifié sera conservée durant toute la période des conflits et recevra régulièrement des offrandes de sang. Les cadeaux qui ont été faits au défunt seront eux détruits (brulés ou enterrés) pour qu’il puissent les apporter au qetec.

Le calendrier divinatoire

On retrouve des calendriers divinatoires chez de nombreux peuples de Catchaluk. Venant en plus du calendrier luni-solaire, ce calendrier secondaire possède un usage très limité. Il possède trois rôles principaux : aider à imposer un nom aux enfants, avoir une idée de l’avenir de ce dernier et guider certains prêtres et chamans dans leurs actions de divination. Ce calendrier se retrouve chez les zacoalts, atlecs, akoutlals, cutchakans, iktomis et tiguis. A noter que le calendrier tigui possède un fonctionnement légèrement différent de celui des autres peuples. 

Pour la plupart des peuples, à chaque jour correspond un signe plus ou moins bon ou néfaste qui influera le destin de l’individu qui y est né. Ces signes sont au nombre de 12 dont 11 se succèdent continuellement. Le fonctionnement du calendrier est assez complexe. Le mois commence un jour 1, du premier signe qui donnera le nom du mois. Viendra ensuite le 2 avec le second signe, le 3 avec le troisième du mois etc… Ceci durera jusqu’au jour 10 marquant la fin de la première semaine du mois. Lorsque la semaine suivante commence, on revient à 1 mais cette fois en commençant avec le signe suivant soit le 11ème. Le jour suivant sera un 2 mais le dernier signe courant étant le 11, on reviendra au premier signe. On poursuivra avec un 3 du signe 2, 4 du signe 3 etc… Le mois se terminera au bout de 10 semaines avec un 10 du premier signe du mois. Avant de passer au mois suivant il y aura alors un battement d’une journée considérée comme particulièrement néfaste et qui sera marquée du signe « jumeau ». Commencera ensuite le mois suivant avec le second signe du mois précédent etc… une année dure donc toujours 1111 jours et commence par le signe silex. 

Bien que compliqué à maitriser, le principal rôle de ce calendrier est de permettre de donner un nom adapter à l’enfant juste né. Parfois il s’agira simplement de sa date de naissance sur ce calendrier (8 silex, 3 aigle…) c’est surtout le cas quand le signe n’est pas trop néfaste. En cas de naissance sur un signe trop néfaste (souvent accentué d’un mois au signe lui-même néfaste) on essaiera souvent de donner un nom réputé pouvoir en contourner les effets où, si cela n’est pas possible on reporte l’apposition du nom de quelques jours.  

Voici les signes et leurs significations pour les atlecs, zacoalts, iktomis et akoutlals :

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Silex

Silex est le signe de la vitalité, le silex est la pierre donnant l’étincelle de vie qui réchauffe. Ceux sous ce signe sont considérés comme ayant une vitalité à toute épreuve.

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Lapin

Il est le signe de la lune et de l’eau stagnante. Les personnes nées sous ces signes sont connues pour leur grande fécondité mais aussi et leur contrôle d’eux même.

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Roseau

Ce signe renvoie à la végétation des marais et aux eaux stagnantes regorgeant de moustiques et de créatures empoisonnées. Ceux nés sous ce signe sont réputés particulièrement sensibles aux maladies et poisons.

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Vent

Le signe du vent fait autant référence au vent en lui-même qui chasse les nuages qu’à la parole qui elle chasse le mensonge. Les personnes nées sous ce signe sont réputées êtres de grands orateurs.

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Aigle

Il est le signe du soleil ascendant, de la montée en puissance etc… ceux nés sous ce signe sont considérés comme étant promis à un grand avenir.

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Maison

La maison est le signe de ceux qui sont en danger dès lors qu’ils sont loin de chez eux. Ceux nés sous ce signe ont tendance à s’attirer plus facilement des ennuis hors des milieux civilisés.

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Chien

Le chien est un signe plutôt néfaste car selon certaines légendes les chiens auraient étés créés à partir d’anciens hommes qui auraient mal honoré les dieux. Ceux nés sous ce signe sont réputés avoir un mauvais contact avec les autres et vivent sont souvent mis à part parfois sans raison.

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Singe

Le signe du singe est le plus souvent affilié aux arts, à l’alcool et aux activités frivoles. Ceux nés sous ce signe sont connus pour être de grands artistes et artisans.

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Serpent

Le serpent symbolise comme souvent le savoir et l’érudition. Ceux nés sous ce signe sont réputés avoir une grande capacité d’apprentissage et une érudition hors norme. 

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Eau

Le signe eau fait référence à la pluie qui tombe et fortifie les pousses. La pluie créé aussi les torrents qui inondent et détruisent aussi ceux nés sous ce signe sont réputés pour leur grande force.

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Fleur

Ce signe fait plus exactement référence à la fleur de nopal, symbole du cœur du sacrifié. Les personnes nées sous ce signe sont considérées comme particulièrement bénies des dieux puisqu’ils sont vus comme les meilleurs sacrifices. Nombre des personnes nées sous ce signe sont traitées avec respect et sont incitées à se donner volontairement en sacrifice.

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Jumeau

C’est le signe le plus néfaste qui soit. Les personnes nées sous ce signe sont nées « hors du temps » et n’ont donc selon les prêtres et shamans qu’une âme incomplète. Souvent considérés comme des sacrifices médiocres et des personnes particulièrement malchanceuses, il arrive que les enfants nés sous ce signe soient tuées à la naissance par leurs parents (notamment chez les atlecs, zacoalts et oxotllis) pour leur éviter une vie de malheur.

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Le calendrier tigui

La calendrier divinatoire tigui est assez différent de celui des autres peuples. Si ce dernier voit une succession de signes, cette dernière fonctionne différemment. Tout d’abord chaque jour du calendrier divinatoire est composé de deux signes un pour le jour et un pour la nuit le nombre est remplacé par une couleur (dans l’ordre : noir, bleu, vert, jaune, orange, rouge et blanc) qui dure 4 jours. On a donc une succession de 8 signes avant de changer de couleur.   

Au-delà de la question du calendrier, la question du signe de naissance est présente chez tous les peuples ou l’on retrouve un système similaire avec 12 signes. Voici un tableau d’équivalence entre les signes proposés. A noter que chez les cutchakans bien qu’ils possèdent le même fonctionnement de calendrier les signes ne sont pas présents dans le même ordre.

 

Silex

Aigle

Lapin Maison Roseau Chien

Vent

Singe Serpent

Eau

Fleur

Jumeau

Cutchakans

Silex

Aigle

Lièvre

Tortue

Roseau

Chien

Corbeau

Fourmi  

Coyote

Lama

Nopal

Crâne

Oxotllis

Montagne

Guêpe

Rivière

Maison

Poisson

Piranha

Ara

Araignée

Serpent

Tortue

Cacao

Vide

Tucoyas

Maïs

Aigle

Pluie

Poisson

Feuille

Ara

Vent

Singe

Lézard

Montagne

Silex

NA*

Tiguis

Montagne

Vent

Pluie

Requin

Sable

Tempête

Mouette

Filet

Serpent

Feu

Couteau

Obsidienne

*ce jour un peu particulier est considéré comme hors du temps par les chamans tucoyas et n’existe pas ce qui fait qu’on ne lui donne pas de nom. On évite donc toute naissance sous ce signe et si ce n’est pas possible il n’est pas rare que l’enfant soit mis à mort pour lui éviter une vie de souffrance. 

Les signes tucoyas et oxotllis

Bien qu’ils n’utilisent pas de calendrier divinatoire précis, les tucoyas et oxotllis accordent une grande importance au jour de naissance car celui-ci donne un signe qui sera déterminant dans la vie de l’individu. Chez les tucoyas ce signe est déterminé par un calcul complexe dépendant du jour dans l’année solaire et lunaire mais aussi de signes extérieures, de la durée de la grossesse, de la difficulté de l’accouchement etc… Il est très rarement porté en nom. Chez les oxotllis le chaman utilisera divers rites pour déterminer le signe de l’enfant. Le plus souvent il sera révélé lors d’une transe du chaman. Pour les zinixts et tacanacas le chaman utilisera des pierres ou os de divination. Enfin chez les maras et pirabas on déposera plusieurs objets devant l’enfant et celui vers lequel il ira spontanément déterminera son signe. Dans tous les cas il est assez commun chez les oxotllis de donner son signe en complément de son nom qu’il soit considéré comme bon ou néfaste.

Le temps court

Si la question du système de mesure du temps long à l’échelle d’une année est centrale, la question du temps court, à l’échelle de la journée, est à la fois bien plus impactant pour le quotidien des personne et plus simple. Avant toute chose il faut garder à l’esprit que pour la plupart des personnes, la mesure du temps quotidien se base essentiellement sur l’observation du mouvement du soleil permettant de diviser grossièrement la journée. La nuit s’il est possible de mesurer le temps en observant les astres cela implique d’une part que le ciel soit découvert et d’autre part une bonne connaissance de ces derniers et de leur mouvement qui n’est maitrisé que des prêtres et chamans. 

Deux grandes manières ont été créées pour mesurer le temps court :

-la division en segment : c’est la méthode la plus simple et connue de tous les peuples. La journée est divisée entre l’aube, le matin, le midi, l’après-midi, le crépuscule et la nuit. Simple à comprendre et à utiliser elle fait partie du quotidien de tous les peuples et permet de donner des rendez-vous à des personnes habitant dans la même ville ou de manière proche. 

-la division en heure : cette division aurait été, si ce n’est créée, largement influencée et diffusée par l’Empire Atlec. On la retrouve chez la plupart des peuples dits « civilisés ». Ici le temps est aussi mesuré en fonction des mouvements du soleil mais à l’aide de divers outils (gnomons spécificités architecturales, observatoire…) pour diviser la journée mais aussi la nuit en 7 heures chacune. De taille égale, les trois heures du matin commencent avec le lever du soleil, vient ensuite l’heure du midi, puis les trois heures d’après-midi. La nuit elle est composée d’un bloc de 7 heures. Plus précise que la méthode en segment elle est surtout utilisée dans les villes pour déterminer les grandes activités, les rites ou travaux importants. Dans les grandes villes c’est souvent le rôle des prêtres de déterminer et sonner l’heure.  Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle ne permet pas de mesure précise. En effet quelle que soit la saison, le nombre d’heures est le même ce qui implique qu’une heure de jour proche de l’équinoxe de la saison du maïs (été), sera sensiblement plus longue qu’une heure de jour proche de l’équinoxe de la saison de la pluie (hiver). Ainsi pour des mesures précises on préfère compter ou utiliser des chants.

Si le système par segment est le plus utilisé même dans les grandes villes c’est pour deux raisons. D’une part il est plus pratique et simple d’utilisation. D’autre part, même s’il est moins précis, les peuples de Catchaluk ont un rapport au temps assez souple. Il n’est pas vraiment question d’heures de travail précises, de gestion « à la minute près » etc… Le temps est alors bien moins vu comme un facteur d’angoisse devant être respecté à tout prix. S’il est important de respecter sa parole quand on prend rendez-vous, ce dernier sera souvent fixé de manière large (le matin, dans l’après-midi etc…).

Temps et distance

Le temps est le principal outil de mesure des distances. En effet lors des voyages ou des récits de ces derniers, pour s’orienter on utilise divers repères, directions et temps de marche. Ce temps est le plus souvent exprimé en jour ou demi-journée. Ce temps est cependant variable selon le rythme de marche c’est pourquoi il sert surtout à indiquer une distance approximative entre deux points notables. De même si un rendez-vous doit être prit avant un voyage, ce dernier sera pris en jours. On dira que l’on arrive dans X jours mais sans préciser de moment plus précis, la route pouvant être très aléatoire. De plus dès lors que le voyage devrait durer plus de 3 ou 4 jours il n’est pas rare que la personne arrive avec un jour de retard du fait des aléas de la route (mauvais temps, rencontre inattendue…). Ce nombre de jours va forcément grandir avec le temps et pour les voyages longs on donnera généralement une fourchette de quelques jours. Il est donc normal de ne pas s’inquiéter tout de suite si une personne n’arrive pas le jour qui était prévu. A noter que ceci n’est vrai que pour les voyages courants. Les voyages diplomatiques, déplacements d’armées sont généralement plus précis et si des contretemps sont rencontrés un messager sera envoyé pour prévenir du retard.

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